L'UMP riposte au programme de Hollande

Brice Hortefeux, le patron de la cellule riposte de l'UMP a recadré ses troupes jeudi. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à

Certains ténors de l'UMP ont réagi avant même la présentation du programme de François Hollande.

Finis les cafouillages et la riposte tardive, l'UMP a dégainé cette fois à toute vitesse Après les hésitations de dimanche suite au discours du Bourget de François Hollande, les ténors de l'UMP n'ont, cette fois, pas tardé à réagir pour fustiger le programme présidentiel du candidat socialiste, présenté jeudi à Paris.

La première à avoir dégainé c'est Valérie Pécresse, qui dès jeudi matin dans Le Figaro, a jugé que le pacte présidentiel du candidat PS mettait "le modèle social" et la "crédibilité de la France en péril". "Il veut renoncer à 15 milliards d'euros d'économie sur la réforme des retraites. Tout ça n'est pas sérieux", a martelé la ministre du Budget et porte-parole du gouvernement, avant même le discours de François Hollande.

Car cette fois-ci, l'UMP a tout fait pour ne pas être prise au dépourvu. Jeudi matin, Brice Hortefeux, le patron de la cellule "riposte", a rassemblé quelques cadres du parti pour regarder le discours d'Hollande mais aussi et surtout pour opérer un recadrage de ses troupes après les errements de dimanche.

"La crédibilité en péril"

Etre plus tranchant dans la critique de la plateforme présentée par François Hollande : message reçu cinq sur cinq par les poids lourds du gouvernement. Frédéric Lefebvre, le secrétaire d'Etat au Commerce, a estimé jeudi matin que le projet sur les PME "ne fait qu'enfoncer des portes ouvertes", précisant que la banque d'investissement ayant "déjà été créée". Une salve tirée avant même que le candidat socialiste n'ait présenté publiquement son programme.

L'objectif de l'UMP est clair : discréditer le programme socialiste jugé irréaliste en période de crise. Et à chacun son angle d'attaque. François Sauvadet, le ministre de la Fonction publique, est monté au créneau, affirmant que créer des postes de fonctionnaires n'est pas "tenable". "S'il devait être appliqué, il faudrait supprimer, vous m'entendez bien, supprimer 70% des postes de personnes partant à la retraite dans les ministères sociaux", s'est insurgé le ministre Nouveau Centre. "Le chiffrage de Hollande n'est pas sérieux", renchérit le député UMP et membre de la commission des Finances, Jérôme Chartier, "Si je prends une seule mesure, à savoir les 150.000 emplois d’avenir, celle-ci coûterait presque 4 milliards d’euros par an, c'est-à-dire presque 20 milliards d’euros en cinq ans. Soit le montant total pour l’ensemble de son projet", affirme-t-il au JDD.fr.

Pas d'écologie et contre "les classes moyennes"

Manque de crédibilité voire même absence totale de programme pour Nathalie Kosciusko-Morizet, la ministre de l'Ecologie. Elle a déploré que la plateforme de François Hollande ne comporte "aucun chapitre sur l'environnement" à part quelques propositions témoignant d'une "grande méconnaissance du sujet".

Pour Laurent Wauquiez, le ministre de l'Enseignement supérieur ce programme, "tourne le dos aux classes moyennes". Et de détailler ses griefs à l'encontre de la plateforme de François Hollande : "Fusion de l'impôt sur le revenu et de la CSG, refiscalisation des heures supplémentaires, hausse des charges sur les salaires : ce sont bien encore une fois les classes moyennes qui finiront par payer la facture", affirme l'élu de Haute-Loire, auteur de l'ouvrage La lutte des classes moyennes.

"Plus proche de Chavez que de Schröder"

Une riposte également orchestrée depuis l'étranger. Jean-François Copé, le secrétaire général de l'UMP, actuellement au forum économique de Davos en Suisse, a réagi sur BFM Business quelques minutes avant la présentation du programme de François Hollande : c'est le projet "de Jospin il y a dix ans (...) Ici, on parle de la réalité du monde d'aujourd'hui". Pour le patron du parti, Hollande est "plus proche d'un Hugo Chavez que d'un Gerhard Schröder".