L'UMP a souhaité vendredi exprimer son unité pour faire réélire Nicolas Sarkozy en 2012 critiquant ouvertement le projet socialiste. Réuni à Saint-Cyr-sur-Loire, près de Tours, le parti présidentiel a multiplié les appels à l'union sans pour autant parvenir à faire totalement oublier certaines divergences de ses dirigeants. Trois semaines après la perte du Sénat et après le succès dans les médias de la primaire, les parlementaires de la majorité ont appelé à la "mobilisation générale".
Fillon et Copé ensemble contre le PS
Dans son discours, François Fillon a qualifié les socialistes de "rois du rétropédalage" expliquant que chez les socialistes "tout est luxe, calme, volupté... Devant chaque problème de notre société, ça n'est que dépenses supplémentaires, emplois publics en plus, réformes en moins, et niches (fiscales) cachées qui seront soi-disant débusquées et qui règleront la note du statu quo".
Jean-François Copé, lui, a dénoncé une "gauche sectaire" et une "gauche molle", ayant pour "points communs les hausses d'impôts massives, les embauches de fonctionnaires par dizaines de milliers, les interventions étatiques dans les entreprises, le vote des immigrés, la dépénalisation du cannabis". Le patron de l’UMP a également partagé son pronostic sur l’élection du candidat PS de dimanche. Selon lui, François Hollande "devrait l'emporter par KO arithmétique".
"Le temps des explications est venu. L'ordre de mobilisation est arrivé", a-t-il ajouté, rappelant que l'UMP tiendrait mardi une convention destinée à "décortiquer" le projet socialiste.
Une rivalité latente
Si l’objectif de cette réunion des parlementaires UMP à Saint-Cyr-sur-Loire (Indre-et-Loire) était clairement d’afficher une unité sans faille de la droite derrière son "candidat naturel", les pics entre François Fillon et Jean-François Copé n’ont pas totalement cessé. Au "processus moderne" de la primaire PS évoqué par Fillon, Jean-François Copé a répondu qu’à droite "ce débat viendra en son temps" ajoutant "je dis simplement que lancer ce débat aujourd'hui, à sept mois de la présidentielle de 2012, n'a aucun sens, à part donner un coup de pouce à nos adversaires".
Ne pouvant laisser ce pique sans réponse, François Fillon, sans le nommer a mis en garde le patron de l’UMP. "Nous n'avons pas le droit de sombrer dans les marécages de la petite politique, nourrie par ces bruits de couloirs et ces tractations supposées" a ainsi lancé le Premier ministre. Enfin, François Fillon a remercié dans son discours le président de l’Assemblée Nationale, Bernard Accoyer, les présidents des groupes UMP au Parlement, Christian Jacob et Jean-Claude Gaudin, et l'ancien président du Sénat, Gérard Larcher évitant soigneusement de remercier Jean-François Copé.