Une semaine après l'échec des cantonales, l'UMP appelle à l'unité et tente de réoccuper le terrain face aux PS et au FN. Le débat sur la laïcité, qui doit avoir lieu mardi, est toujours assumé, mais l'UMP ouvre sa réflexion aux problèmes économiques et sociaux.
Appel à l'unité autour du chef de l'Etat. Après les mauvais sondages et les flottements récents autour du prochain candidat UMP pour 2012 , Nicolas Sarkozy est à nouveau désigné comme le leader légitime de la droite pour les prochaines présidentielles. Jean-François Copé estime dans Le Parisien qu"'ll faut éviter à tout prix des candidatures multiples qui seraient suicidaires pour notre camp". Il appelle sa "famille politique" à se rassembler autour de Nicolas Sarkozy.
Des déclarations qui tombent à pic alors qu'un sondage publié dimanche donne le Premier ministre François Fillon arrivant en tête (57%), face à Nicolas Sarkozy (54%) comme candidat favori des électeurs de droite. Mais le chef de l'UMP reste droit dans ses bottes : "à treize mois de la présidentielle, il y aura mille occasions de voir les sondages s'inverser", assure-t-il.
Un débat sur la laïcité assumé, même avec des absents. Le Premier ministre François Fillon et sa ministre Roselyne Bachelot ont déjà fait savoir qu'ils n'iraient pas à cette réunion, ainsi que Xavier Bertrand. Mais Il n'y a aucun problème" assure Jean-François Copé. Le chef du gouvernement n'a pas vocation à participer aux conventions du parti majoritaire mais simplement "à mettre ou non en oeuvre" les propositions qui en découlent, rétorque-t-il. Et certains ministres qui avaient pris leur distance sur ce débat, comme François Baroin, seront tout de même présents.
La laïcité n'est d'ailleurs pas la seule préoccupation du parti majoritaire qui "tire les leçons du scrutin cantonal". L'UMP ouvre donc ses débats "aux problèmes de terrain" et a décidé d'aborder aussi "le domaine économique et social". Le secrétaire général de l'UMP le dit dans les colonnes du Parisien dimanche : "ce n’est pas un hasard si nous avons programmé une convention sur l’emploi, le 3 mai".
Contre-feu sur le PS. L'UMP se rassemble mieux en désignant ses adversaires. En déplacement à Marseille samedi, Jean-François Copé a tapé sur le président PS du conseil général des Bouches-du-Rhône Jean-Noël Guérini, le désignant comme "l'exemple absolu de tout ce qu'on ne veut pas en politique". Jean-Noël Guérini a été accusé de pratiques frauduleuses par le PS Arnaud Montebourg, ce qui a contraint Martine Aubry à créer une commission d'enquête sur le fonctionnement de la fédération des Bouches-du-Rhône.
Le secrétaire général de l'UMP en a donc profité pour tacler tout le PS, embarrassé par l'affaire Guérini. "C'est très symbolique" d'avoir lancé cet appel "ici, dans cette région Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca) où le FN a fait son plus gros score et dans les Bouches-du-Rhône où le nouveau président du conseil général, c'est l'ancien, socialiste, M. Guérini, dont chacun sait qu'il défraye la chronique et contre les agissements duquel jamais Martine Aubry, qui par ailleurs donne à la droite et au centre-droit sans cesse des leçons de morale, jamais Martine Aubry n'a dit quoique ce soit", a-t-il déclaré.