Sans surprise, les élections régionales n’ont pas passionné les Français. Lors du premier tour, dimanche, moins d'un électeur sur deux s'est rendu aux urnes pour le premier tour des élections, le taux d'abstention atteignant 53,64%. Une abstention toutefois moins élevée qu'aux européennes de juin dernier (59,37%) mais un score historiquement bas pour des régionales. En 2004, près de 60% des électeurs français s'étaient déplacés pour le premier tour. L'abstention s’était élevée à de 37,9%.
Faible mobilisation générale
Toutes les régions sont frappées par l'abstention. En Ile-de-France, où les bureaux de vote fermaient à 20h, elle s’est élevée à 56,11% selon TNS-Sofres. En Alsace, l'une des deux régions que la droite avait conservées aux régionales de 2004, elle atteint 56,64%. En Rhône-Alpes, elle totalise 56,82% et en Paca 55,12%. Ce sont les Corses qui se sont montrés les plus mobilisés, avec un taux d'abstention de 37,62%.
L’indifférence et le mécontentement (29%) sont les principales raisons de l’abstention. Arrivent ensuite un désintérêt pour la politique en général et l’absence d’enjeux nationaux, selon un sondage CSA/Le Parisien-Aujourd’hui en France/Europe 1.
"Ca ne m'intéresse pas de voter pour des gens qui parlent beaucoup pour ne rien faire", témoigne un abstentionniste :
A droite, les interprétations varient
Au siège national de l'UMP, plusieurs ténors ont invoqué le taux d'abstention record pour réfuter l'idée d'un vote sanction contre la politique du gouvernement. "La faible participation ne permet pas de tirer un enseignement national de ce scrutin", a martelé le Premier ministre François Fillon. « Cela prouve que la majorité de nos concitoyens n'a pas été convaincue par l'action des conseils régionaux", a renchérit le ministre de l’Intérieur et tête de liste UMP dans le Puy-de-Dôme Brice Hortefeux.
Reste que nombre de ténors, comme la tête de liste UMP à Paris Chantal Jouanno, ont fait leur mea culpa dimanche soir en constatant que l'abstention était bel et bien dans leur camp: "Il est clair que nous n'avons pas su mobiliser notre électorat", et "que nous n'avons pas fait une bonne campagne". Rachida Dati et Christine Boutin ont, elles, tiré la sonnette d'alarme en appelant à un retour aux "fondamentaux" de la droite pour rallier "des électeurs qui se sentent abandonnés" et votent FN.
Une réforme du mode de scrutin
Un fort taux d'abstention qui "démontre la nécessité de réformer le mode de scrutin", affirme l’Elysée. Le projet de réforme des collectivités territoriales actuellement au Parlement, prévoit dans sa première mouture que l'élection des futurs conseillers territoriaux se fasse à un seul tour. Un mode de scrutin défendu bec et ongles par Nicolas Sarkozy mais qui suscite de nombreuses critiques à droite comme à gauche.