Le contexte. L’heure de la rentrée a sonné pour l’UDI. Cela se passera le week-end prochain, au Futuroscope de Poitiers, et la question du rapprochement avec le Modem sera le principal dossier sur la table de Jean-Louis Borloo. Un dossier qui devrait avancer très vite.
>> "On est à quelques semaines du deal", assure ainsi un des plus fidèles alliés du patron de l’UDI à Caroline Roux, éditorialiste politique d’Europe 1.
Une alliance qui prend forme. Les élections municipales approchent, et les deux leaders du centre ne veulent pas traîner en route. Un texte est en préparation dans les deux camps, qui contiendra une charte des valeurs communes, une structure pour organiser la réunion des centres et un accord sur les prochaines élections. "Ce ne sera pas compliqué", confie François Bayrou à Europe 1. Pour le moment, histoire de ne pas braquer les militants, les deux hommes ont décidé de conserver leur université d’été respective. Pour l’officialisation des retrouvailles, il faudra attendre début octobre avec la photo Borloo/Bayrou lors d’une conférence de presse.
Les meilleurs ennemis. Depuis 2002, Jean-Louis Borloo et François Bayrou ont suivi des chemins opposés. Le premier a rejoint le camp de Chirac puis de Sarkozy, quand le second a choisi la voie de l’indépendance en créant le MoDem. Depuis 2002, ils se haïssaient cordialement, comme s’en est souvenue Caroline Roux en ressortant ses vieux cahiers : "il ne travaille pas, il ne pense qu’à se préparer tous les 5 ans au festival de Cannes", disait Borloo de Bayrou, raillant ses ambitions présidentielles. "C’est un velléitaire", "il n’aime pas mener les combats en première ligne", "c’est un traitre, il a rejoint la droite du fric avec Sarkozy", enchérissait Bayrou en parlant de Borloo. Si les deux hommes ont décidé de se rapprocher, ces tentions perdurent malgré tout, comme le reconnaît à demi-mots François Bayrou : "il a fallu mettre nos égos dans notre poche. Mais on ne peut faire la paix qu’entre ceux qui se sont fait la guerre".
Un rapprochement inévitable. Deux rivaux qui se rapprochent, c’est la victoire du pragmatisme. Un an après le lancement de l’UDI, Borloo a bien conscience que son parti peine encore à faire entendre sa voix. François Bayrou, lui, est seul dans un MoDem sans le sou, et avec une gauche qui n’a finalement pas besoin de lui, bien qu’il ait appelé à voter pour François Hollande en 2012. Certes, des résistances se feront entendre, notamment au niveau local. Mais le rapprochement se fera. Il ouvrira une bataille entre deux présidentiables. Mais en attendant d’accorder leurs violons en vue de 2017, Bayrou et Borloo voient dans leur rapprochement un avantage de taille à court terme : exister.