Boris Boillon avait été présenté comme un brillant "Sarkoboy". Après une dizaine de jours à Tunis, le diplomate âgé de 41 ans semble déjà en difficultés : lors de la visite de Christine Lagarde et de Laurent Wauquiez, mardi, dans la capitale tunisienne, le représentant de la France sur place s'est fait très discret, au second plan dans le protocole. Exemple : il n'a pas assisté au rendez-vous entre le Premier ministre tunisien et la ministre de l'Economie.
"Tout va très bien, je suis très content, je suis très heureux de servir ici", a simplement glissé Boris Boillon au micro d'Europe 1. Force est pourtant de constater que ses premiers pas en tant qu’ambassadeur de France en Tunisie ont été laborieux. Moins de trois jours après son arrivée dans le pays, le 16 février dernier, Boris Boillon a suscité la colère des Tunisiens en qualifiant de "débiles" les questions de journalistes locaux qui l’interrogeaient sur Michèle Alliot-Marie et sur les relations de la France avec Ben Ali. Une sortie filmée par Radio Mosaïque.
"Il fait rester calme"
Suite à ces propos, plusieurs milliers de manifestants ont exprimé leur colère en demandant le départ de Boris Boillon. A Paris, le ministère des Affaires étrangères a minimisé l'ampleur de la polémique. "C'est un incident isolé", a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero. "Il faut rester calme et relativiser parce qu'il a rencontré beaucoup de journalistes et déjà beaucoup d'autorités tunisiennes qui lui ont tous manifesté leur soutien et leurs encouragements", a-t-il ajouté.
Face au tollé, le nouvel ambassadeur, qui fut conseiller de Nicolas Sarkozy au ministère de l'Intérieur, a pourtant présenté ses excuses via Twitter. "Vraiment désolé si j'ai pu offenser. Ce n'était pas mon intention", écrit Boris Boillon. Le lendemain, il les réitérait sur le plateau d’un journal télévisé tunisien.
"Tous contre Boillon"
Las, Boris Boillon reste controversé. "L'ambassadeur star du Sarkozysme, jusqu'ici à Bagdad, incarne une diplomatie du business quand la priorité devrait être de renouer avec la société civile", dénonce un internaute sur la page Facebook intitulée "Tous contre Boillon".
Facteur aggravant : la prestation télévisée de Boris Boillon lors du Grand Journal de Canal +, en novembre dernier, au cours de laquelle il défendait le colonel Kadhafi, est ressortie ces derniers jours. Elle a fait le tour du web et contribue un peu plus à brouiller son image. On peut en effet y voir l'ambassadeur assurer que si Kadhafi "a été un terroriste, il ne l'est plus".