Samedi, Dominique Strauss-Kahn passe un coup de fil à François Hollande, alors que le patron du FMI effectue un passage ultra-médiatique à Paris, dans le cadre du G20. "Dominique a téléphoné à François en demandant à le rencontrer", raconte à Europe1.fr Stéphane Le Foll, proche de l’ancien numéro un du PS. Il lui explique qu’il aimerait en savoir plus sur sa volonté d’être candidat aux primaires socialistes. En bref, le sonder en vue de 2012.
"Une discussion cordiale"
Rendez-vous est donc pris dimanche, dans l’après-midi, dans un appartement situé dans le quartier de Montparnasse, à Paris. DSK veut ainsi jauger la détermination de celui qui se prépare à être candidat. "Il voulait faire le point sur la situation. Ils ont eu une discussion tout à fait cordiale", résume Stéphane Le Foll. "François lui a expliqué qu’il avait engagé une démarche avec une ligne directrice, sans aucune animosité par rapport quiconque", souligne le député européen.
Face à l’homme de Washington, le député de Corrèze se montre déterminé, même si François Hollande assure que sa candidature reste conditionnée à sa réélection à la tête du conseil général de la Corrèze, soit après les cantonales de mars. "Il reste dans son projet en tout cohérence. Il ne se positionne pas par rapport aux autres", fait valoir Stéphane Le Foll.
"DSK ne me fait pas peur"
Pas question donc pour François Hollande de renoncer à ses ambitions au profit de quelqu’un d’autre, comme il l’avait fait en 2007 face à la candidature de Ségolène Royal. "Je suis décidé à mener la bataille jusqu'au bout. Je n'ai aucun engagement vis-à-vis de Dominique", déclare-t-il dans Le Point, à paraître jeudi. " Je suis candidat pour gagner, pas pour figurer ou négocier. La candidature de Strauss-Kahn est vulnérable. Il ne me fait pas peur", lance encore le socialiste.
Mais pour l’heure, DSK refuse de dévoiler ses éventuelles intentions présidentielles. La question des primaires socialistes semble en tout cas le préoccuper. Ainsi, il aurait aussi eu un échange avec Martine Aubry lors de son week-end dans la capitale.
"Nous ne parlons pas seulement des primaires"
Des conversations que la patronne du PS tient à garder confidentielles : "j'ai pris l'habitude de dire que je ne parle pas de mes rendez-vous avec Dominique Strauss-Kahn, ni téléphoniques, ni lorsque nous nous voyons", a-t-elle balayé mercredi sur RMC et BFM-TV. La maire de Lille a seulement raconté qu'elle parlait "en permanence" avec DSK. "Nous parlons du G20, nous ne parlons pas seulement des primaires", a-t-elle encore précisé.
Quoi qu’il en soit, la candidature de la chef de file de la rue de Solferino ne se fera qu’en fonction des intentions de DSK, puisqu’ils sont tous les deux liés par un pacte selon lequel ils ne seront pas candidat l’un contre l’autre.