L’éducation, urgence à Marseille

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"Il y a des ados au bord de l'illettrisme", s’inquiète une responsable locale.

A l’issue de sa réunion interministérielle spécialement dédiée à Marseille en septembre dernier, le gouvernement avait annoncé une série de mesures pour la cité phocéenne, avec plusieurs volets dont un chapitre "éducation" important. Car sur le terrain, les acteurs locaux rencontrés par Europe 1 le confirme : il y a urgence en la matière.

"Le problème des quartiers Nord est lié à celui de la jeunesse". "Il y a des jeunes de 10 à 15 ans qui ne vont déjà plus au collège", s’inquiète Monique Cordier, présidente du comité de quartier de la Cabucelle. "Il y a des minorités d'adolescents au bord de l'illettrisme, sans repère, qui ne savent pas où est leur identité. C'est la conséquence d'un abandon qui date d'il y a 20 ans, s'attriste Monique Cordier. On peut encore leur transmettre des valeurs républicaines. Mais il ne faut pas les laisser dans la rue le soir, le dimanche. Il faut ouvrir, par exemple, bien plus longuement les maisons de quartier ou les centres sociaux."

"Nous devons réconcilier ces jeunes avec l'école". Pour Olivier Briard, proviseur du lycée Saint Exupéry, il y a effectivement urgence, la "déscolarisation" étant "le début du problème". "C'est vrai, absolument vrai", a-t-il insisté, rappelant cependant au passage que la mission de l’Éducation nationale est plus difficile "ici qu'ailleurs".

Des jeunes "délaissés". "Dès 16 ans, ils commencent à traîner dehors. Il faut les ramener à des activités. Notre quartier ne connaît pas trop d'incidents. Ils sont l'effet d'une minorité. Cela peut être enrayé", a raconté Namia, une lycéenne 16 ans.

"Je suis certain de la force de cette jeunesse marseillaise". "Je suis optimiste", a conclu le pédopsychiatre Marcel Rufo qui a ouvert un hôpital pour ado à Marseille. "Les ados ont envie de vivre une belle vie. Et parfois le pessimisme national les enfonce. Je suis vraiment certain de la force de cette jeunesse marseillaise".