"C’est un effort considérable en période de crise". Le ministre de l’Education nationale s’est réjoui vendredi sur Europe 1 d’avoir annoncé jeudi qu’à partir du 1er février prochain les enseignants en début de carrière commenceront avec un salaire brut au-dessus de 2.000 euros. "Nous respectons les engagements qui ont été pris par Nicolas Sarkozy en 2007. C’est tout. Le président de la République avait promis moins de fonctionnaires et mieux rémunérés", a expliqué Luc Chatel au micro de Bruce Toussaint.
Comment l’Etat peut-il augmenter les salaires de ses professeurs ? "C’est la réaffectation de la moitié des économies du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux", a détaillé le ministre. "Cette année, nous ne remplacerons pas 14.000 fonctionnaires. La moitié de ces économies - soit 176 millions d’euros - est consacrée à la revalorisation", a-t-il précisé. La mesure devrait concerner 107.000 enseignants du public et 18.000 du privé. Le tout pour un coût total avoisinant les 72 millions d'euros en 2012 et les 80 millions en année pleine.
"Un geste significatif"
"C’est une politique équilibrée", a affirmé le ministre, balayant les critiques : "vous ne pouvez pas, un jour, nous accuser de supprimer trop de fonctionnaires et le lendemain nous accuser de faire de la démagogie. Encore une fois nous faisons des économies en ne remplaçant pas la moitié des fonctionnaires mais la moitié est réaffectée à une revalorisation des professeurs".
"Les profs n’étaient pas assez rémunérés", a encore jugé Luc Chatel. La raison ? "Parce qu’on a fait le choix de la quantité et on a fait le choix de recruter", a justifié le ministre. "Et donc on a vu, dans les enquêtes internationales, le salaire de nos enseignants décrocher. Nous avons décidé de faire un geste significatif important pour revaloriser le métier d’enseignants", a-t-il continué.
Pas d’augmentation pour les anciens
Quant aux autres professeurs, déjà en exercice, aucune revalorisation salariale n’a été annoncée. Mais, un "geste significatif" a été réalisé l’an dernier, a certifié le ministre. "Nous avons distribué l’année dernière plus de 9 millions d’heures supplémentaires. Chaque enseignant aujourd’hui, réalise 1,3 heure supplémentaire par semaine. Une heure supplémentaire, ça fait 7% de rémunération en plus défiscalisée, c’est l’équivalent de 10% de salaire brut. 10% de salaire brut pour une heure de travail, je pense que c’est, là aussi, un geste significatif", a-t-il noté.