L'INFO. Raillé pour son manque d'idées, Nicolas Sarkozy a dévoilé une partie de son programme économique dans un long entretien accordé au Figaro, lundi. Pour Axel de Tarlé, éditorialiste économique d'Europe 1, le patron de l'UMP a changé de philosophie. Contrairement à 2007, où il était surtout question pour Nicolas Sarkozy d'augmenter le pouvoir d'achat des travailleurs, la colonne de son programme est désormais l'entreprise.
Le gouvernement vilipendé. Pour l'ancien chef de l'Etat, elle doit être "au centre de tous les décisions économiques du gouvernement" car "c'est l'entreprise qui crée des emplois et produit des richesses". Pas si éloigné que cela du "j'aime l'entreprise" martelé ces derniers temps par Manuel Valls et la majorité... Sauf que Nicolas Sarkozy accuse le gouvernement de tenir un double discours et d'avoir pris pendant trois ans des mesures "anti-entreprises".
Fin de l'ISF. Pour soutenir ces entreprises dont il veut faire le cœur de sa politique, le président de l'UMP leur propose une baisse massive des charges et des impôts. Et Nicolas Sarkozy, au passage, n'oublie pas non plus les particuliers, avec notamment la suppression de l'Impôt sur la fortune (ISF). "Nous payons 150 milliards d'euros d'impôts de plus que les Allemands", a calculé l'ancien chef de l'Etat, prônant une convergence fiscale avec Berlin.
Retour du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Reste une question : comment financer ces baisses d'impôts ? Nicolas Sarkozy ambitionne notamment une baisse de la dépense publique, qui serait ramenée de 57% du PIB à 50%, un chiffre inscrit dans la Constitution. Autant dire que des coupes drastiques seraient nécessaires. Le nombre de fonctionnaires, qui "représente 45% du budget nationale", rappelle-t-il, devra baisser, ce qui passera par le rétablissement de la règle du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Un système qui, cette fois, concernerait également les collectivités locales, qui ont beaucoup embauché ces derniers mois.
Départ à la retraite à 63 ans. Autre piste avancée : utiliser des contrats courts dans la fonction publique, d'une durée de cinq ans. Et pour lutter contre l'absentéisme, qui "est reparti à la hausse dans nos administrations," selon lui, Nicolas Sarkozy souhaite rétablir le jour de carence pour les fonctionnaires. Quant à l'âge de départ à la retraite, il envisage de le faire passer de 62 à 63 ans, un effort moindre que celui préconisé par ses rivaux François Fillon et Alain Juppé (65 ans).
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