Les accusations de Bernard Tapie. Bernard Tapie s'est élevé mercredi sur Europe 1 contre la saisie d'une partie de ses biens, dénonçant un acharnement du pouvoir socialiste dans l'enquête sur l'arbitrage de son litige avec le Crédit Lyonnais sur la revente d'Adidas. S'il a reproché à François Hollande de "laisser faire", l'homme d'affaires s'est ouvertement interrogé sur le rôle du ministre de l'Economie, lui reprochant d'être intervenu dans la saisie de ses biens. "Moscovici a dit : j'ai suggéré aux juges qu'on saisisse ses biens", a-t-il fait valoir. "J’étais en guerre avec une banque, pas avec l’Etat français. La banque a été défaillante, donc je ne vois pas pourquoi l’Etat reprend la main avec Pierre Moscovici", s'est exclamé Bernard Tapie. Dans la soirée, le patron de Bercy s'est défendu de ces accusations, assurant qu'il n'y avait "aucune forme d'instruction, aucune forme de pression et donc a fortiori aucune forme de manipulation" du gouvernement dans cette affaire.
"Tapie ? Que de la gueule !" Face aux accusations de Bernard Tapie, l'exécutif fait bloc derrière une stratégie : décrédibiliser la parole de l'homme d'affaires. "Que de la gueule ! C'est du pur Tapie", s'emporte un proche de François Hollande. Et d'ajouter qu'en privé, l'ancien ministre socialiste se montre beaucoup moins accusateur à l'égard du gouvernement … A Matignon, un conseiller s'agace franchement : "on ne va pas commenter un machin pareil !"
"Il nous tend un piège". D'ailleurs, les socialistes en sont persuadés : plus personne ne croit aujourd'hui ce que dit Bernard Tapie. "Il nous tend un piège, à nous de ne pas tomber dedans !" Consigne est donc donnée aux membres du gouvernement de ne pas répondre aux accusations de l'homme d'affaires. Même stratégie du silence à l'Elysée. François Hollande n'a pas prévu de commenter l'affaire Tapie, lors de son interview le 14 Juillet.