La phrase. "Aujourd'hui, (l)es manuels (scolaires) s'obstinent à passer sous silence l'orientation LGBT (lesbienne, gay, bi et trans) de certains personnages historiques ou auteurs, même quand elle explique une grande partie de leur oeuvre comme Rimbaud".
Le contexte. Najat Vallaud-Belkacem dresse ce bilan dans Têtu. A l’autoproclamé "magazine gay et lesbien", la ministre du Droit des Femmes annonce, entre autres mesures censées favoriser la cause homosexuelle, son intention de "passer en revue" les manuels scolaires pour aller dans ce sens.
L’avis d’une prof. Sabine enseigne les Lettres et l’Histoire à Vitry-sur-Seine. "c’est un sujet assez tabou à l’école", confirme-t-elle à Europe 1. "On sait qu’on peut avoir des réactions d’élèves un petit peu excessives. Il y a toujours des insultes qui fusent tout à fait naturellement, le genre de chose qu’on entend de manière habituelle dans un établissement scolaire", sourit la prof.
Reste que Sabine se montre sceptique. "Ça peut m’arriver d’évoquer l’homosexualité d’auteurs, mais pour moi Rimbaud ne se résume pas à son homosexualité, évidemment", estime-t-elle. "Ça peut donner des éléments de son contexte, sa relation un peu compliqué avec Verlaine. Mais ce n’est pas une donnée que je développe de manière importante. Je me colle au texte. La sexualité d’auteur comme Rimbaud, il faut peut-être l’évoquer effectivement, mais sans en faire trois pages dans un manuel scolaire. Je pense que ne n’est pas nécessaire", tranche l’enseignante.