Déterminée et ambitieuse, Eva Joly mène sa carrière comme un combat. Juge d’instruction de 1992 à 2002, la femme de caractère découverte avec l’affaire Elf est aujourd’hui candidate à la présidentielle 2012 pour Europe Ecologie-Les Verts.
SA PREMIERE APPARITION
"Sur un coup de tête", elle se présente en 1981 au concours d'entrée à l'École nationale de la magistrature. Un examen prestigieux qu’elle réussit haut la main en se plaçant à la 30e place. Dans la foulée de ses études, elle est nommée substitut du procureur de la République à Orléans. En 1989, Eva Joly entre au Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI), organisme rattaché au ministère des Finances, qui épaule les entreprises en difficulté dans les zones sinistrées. C’est pendant l’exercice de cette fonction, en 1991, qu’elle fait sa première intervention à la télévision et explique les mesures proposées aux salariés licenciés de l’entreprise Sud Marine :
SES MENTORS
Alors que Daniel Cohn-Bendit vient de fonder Europe Ecologie, il téléphone à Eva Joly pour lui proposer de rejoindre sa cause. Avec l’ex-leader de Mai-68, elle semble partager le même intérêt pour la planète et la lutte contre la corruption : "J’étais enthousiasmée par son projet, sa chaleur humaine, son énergie. Il est arrivé dans ma vie comme un frère choisi", confie-t-elle dans son autobiographie Sans tricher.
SON HEURE DE GLOIRE
Avec l’affaire Elf, la France entière découvre une femme courageuse et inflexible qui fait trembler les puissants du monde économique et politique. Le 5 juillet 1996, pour la première fois de l’histoire judiciaire française, la juge envoie un grand patron français en prison, Loïk Le Floch-Prigent, alors président de la SNCF.
SON PIRE MOMENT
En proposant de remplacer le défilé militaire du 14-Juillet par un "défilé citoyen", Eva Joly ne s’attendait pas à déclencher une polémique aussi violente que celle qui s’est emparée du milieu politique. Le Premier ministre, François Fillon, s'en est pris à sa binationalité en taclant son manque de connaissance de "la culture française". Le député UMP Lionel Tardy a été plus direct : "Eva Joly demande la fin des défilés militaires, il serait temps qu'elle rentre en Norvège". Blessée, Eva Joly a rétorqué sur i>Télé : "Je ne descends pas de mon drakkar, cela fait cinquante ans que je vis en France et donc je suis Française".
SON GIMMICK
Les lunettes rouges, une idée de son directeur artistique de campagne, Elliot Lepers.
SON CHEVAL DE BATAILLE
La lutte contre la corruption. L’ancienne juge d’instruction est la première à avoir réclamé la démission d’Eric Woerth dans le cadre de l’affaire Woerth/Bettencourt. A propos de l’ancien ministre du Travail et du budget, elle a déclaré au quotidien Le Monde du 14 août 2010 : "Il n'est pas extraordinaire de demander à un ministre d'être irréprochable : la confiance qui unit un gouvernement à l'opinion ne supporte pas de suspicion".