Cahuzac, le retour ? Jérôme Cahuzac de retour à l’Assemblée, c’est théoriquement possible. Et selon Claude Bartolone, cité par France Info, l’ancien ministre du Budget souhaite effectivement retrouver son siège dans l’hémicycle. Là même où il avait juré, le regard droit et la tête haute, ne pas posséder un tel compte. Le président de l'Assemblée nationale affirme avoir eu l'ex-ministre jeudi longuement au téléphone.
Rien ne l’en empêche. Le chirurgien de profession a en fait jusqu’au 19 avril, soit un mois jour pour jour après sa démission du gouvernement, pour prendre une décision définitive. Et comme il n’a pas été condamné, rien, juridiquement, ne l’empêche de retrouver un siège de député de Lot-et-Garonne qu’il avait laissé pour être ministre du Budget et actuellement occupé par son suppléant, Jean-Claude Gouget.
Claude Bartolone n’en veut pas. Sauf qu’il sera difficile de trouver un élu favorable à ce retour. Claude Bartolone a en tout cas tenté de le dissuader de revenir. "J'essaye de lui faire comprendre qu'il ne peut pas le faire", assure le président de l’Assemblée à France Info. "Ce n'est pas la justice qui l'en empêche, il n'a pas été condamné, mais compte tenu de son attitude, dans laquelle il s’est piégé lui-même, ce ne serait pas une bonne chose, ni pour lui, ni pour le pays", juge encore l’élu de Seine-Saint-Denis. "J’espère qu’il réfléchit actuellement, je souhaite qu’il écoute, qu’il entende, et que le moment venu, il fasse savoir qu’il ne reviendra pas à l’Assemblée nationale."
Le reste de la gauche non plus. Si Jean-Marc Ayrault n’a pas encore réagi, il n’est pas difficile de deviner comment il recevra la nouvelle. Le Premier ministre avait en effet demandé mardi soir sur France 2 à son ex-ministre "de ne plus exercer de responsabilité politique" et de tirer "toutes les conséquences de son mensonge particulièrement grave, à l'égard de la République, à l'égard de l'Etat républicain, à l'égard des Français". Par communiqué, le même jour, le porte-parole des députés socialistes l’est encore plus. Après avoir assuré que ses camarades "étaient atterrés", Thierry Mandon a jugé que Jérôme Cahuzac était désormais "disqualifié moralement" pour "revendiquer un mandat de parlementaire".
Pas plus que la droite. Jean-Christophe Lagarde, député UDI, a très rapidement réagi sur Twitter. Et le député de Seine-Saint-Denis n’est évidemment pas content.
#Cahuzac:il veut reprendre son siège de Député!Effarant!Le pire c'est que personne ne peut l'en empêcher...Il met nos institutions en danger— LAGARDE Jean-Christo (@jclagarde) 5 avril 2013