Mise en place pendant la primaire socialiste, quand l’UMP n’arrivait pas à en placer une, la cellule riposte du parti présidentiel, chapeautée par Brice Hortefeux, ne cesse de faire parler d’elle ces derniers jours. Le pilonnage de François Hollande sur le quotient familial, c’était eux. La réplique sur l’histoire du "sale mec", encore eux. Qualifiés de "cabinet noir" par l’équipe Hollande, les membres de la riposte sont encore peu connus. Qui sont-ils ? Comment s’organisent-ils ? Suivez le guide.
Qui sont ceux qui composent la cellule ? - "La cellule riposte, c’est une vingtaine de personnes. Et non, nous ne sommes pas un cabinet noir comme a pu le dire le directeur de la campagne de François Hollande, Pierre Moscovici. Nous ne nous cachons pas. Des caméras sont même venues nous filmer", raconte à Europe1.fr Valérie Rosso-Debord, déléguée générale adjointe de l'UMP, qui fait partie de la cellule. A ses côtés d’autres parlementaires - notamment les députés Sébastien Huyghe et Franck Riester -, le monsieur sondages de l’UMP Guillaume Peltier et des ministres : Laurent Wauquiez, Nathalie Kosciusko-Morizet, Thierry Mariani, Benoist Apparu ou encore Nadine Morano. Ils sont "coordonnés" par l’ancien ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux.
Le rôle de la riposte - Mise en place par Jean-François Copé, la cellule a vocation à "démonter" quasi-immédiatement les initiatives, les déclarations et les attaques des ténors socialistes. Elle a surtout pour but de faire du bruit dans les médias. "On ne laisse rien passer", confirme Valérie Rosso-Debord. "On répond à toutes les attaques du Parti socialiste contre le président de la République", détaille-t-elle encore, avant d’asséner : "et comme François Hollande se damnerait pour un bon mot on a de la matière !". Mais le petit groupe aurait également un autre rôle : Brice Hortefeux l'a assuré, mercredi dans la matinale d'Europe 1, "la pédagogie", a fait la leçon Brice Hortefeux, mercredi, dans la matinale d'Europe 1. "On fait trois choses : on examine les attentes des Français, on explique la politique du président de la République, et troisièmement, on met la loupe sur la vérité du candidat socialiste", a-t-il énuméré.
LES TRACTS, LES MEDIAS
Les faits d’armes de l’équipe - Sur tous les sujets porteurs, tels que les impôts, la retraite, la défense ou l’éducation, le groupe riposte assène le message suivant : "aucune des solutions proposées par la gauche pour sortir de la crise, n'est réalisable." Ses membres se sont notamment illustrés par la création de trois millions de tracts anti-PS. Sur quatre pages intitulées "Rejoignez le parti des droits et des devoirs", ils ont ainsi souligné le "laxisme sidérant" d’un PS qui préfère "l'assistanat" au travail. La réplique anti-Hollande après l'épisode sur la petite phrase mal comprise de "sale mec" est également à mettre à leur crédit. Enfin, c’est encore eux qui avaient découvert, selon Valérie Rosso-Debord, les deux versions de l’accord PS - Europe Ecologie - Les Verts, dont une omettait la proposition sur le droit de vote des étrangers aux élections locales.
Comment la cellule fonctionne - "Nous nous rassemblons au moins une fois par semaine. En fonction des besoins et nous gardons le contact entre nous", assure Valérie Rosso-Debord. Depuis le début de l’année, l’équipe a accéléré le rythme et se réunit deux fois par semaine.
Comment le PS s’organise face à la cellule ? - Face à cette équipe UMP, le PS organise "sa légitime défense", selon l’expression du Monde. "Nous allons répondre coup par coup", prévient Bernard Cazeneuve, porte-parole de l’équipe Hollande. Nadine Morano, notamment, "en fait trop", selon Delphine Batho. "Son zèle dans la cellule riposte de l'UMP est inversement proportionnelle à son efficacité comme ministre", ironise la responsable socialiste en fustigeant son bilan "parfaitement inexistant" comme secrétaire d'Etat chargée de la Famille (2008-2010).
Est-ce que l’on ne parle pas trop d’eux ? - "C’est hallucinant … Mais, c’est la preuve que ça marche", croit savoir Valérie Rosso-Debord.