L'INFO. L'intervention chirurgicale n'avait jusque-là jamais fuité. François Hollande a été opéré de la prostate en février 2011, quelques semaines avant d'entrer officiellement en campagne pour la primaire socialiste, a révélé mercredi matin France Info. Cette intervention médicale a été confirmée à Europe 1 par l'Elysée, qui ne souhaite cependant pas donner de détails sur la nature de l'opération, au nom du secret médical.
>>> Un proche du président, qui était au courant, se replonge en février 2011, en pleine campagne dans la primaire socialiste. Récit.
Ceux qui savaient. Ce 14 février 2011, François Hollande est hospitalisé à l'hôpital Cochin à Paris pour subir une intervention médicale. A l’époque, une poignée de ses plus proches parmi lesquels Stéphane Le Foll, Michel Sapin, Faouzi Lamdaoui et le chauffeur de François Hollande sont au courant. Parmi ses fidèles, ils ne sont que deux ou trois à savoir qu’il s’agit d'une opération de la prostate. Le président restera hospitalisé jusqu'au 20 février, dans le plus grand secret.
Un secret bien gardé. "On a tout fait pour garder le secret à l’époque", confie à Europe 1 l'un de ses proches qui savait. En ce mois de février 2011, un mois avant qu'il annonce officiellement son entrée en campagne pour la primaire socialiste, la candidature de François Hollande n'est pas jugée crédible. Le présidentiable qui écrase tous les autres prétendants à la primaire socialiste, c'est Dominique Strauss-Kahn.
"Suicidaire de rendre cela public". "Rendre publique une opération, et de la prostate qui plus est, aurait été suicidaire", confie à Europe 1 l'un des amis de François Hollande. "On aurait eu des articles sur sa fatigue, sa faiblesse, sa maladie. C’était fini", tranche ce très proche du président. Et ce, d'autant plus que le candidat Hollande, en plein régime et au visage émacié, avait déjà perdu dix kilos ...
Un déjeuner avec DSK. Ironie de l'histoire, ce dimanche 20 février au matin, François Hollande quitte l’hôpital Cochin. Le député de Corrèze est fatigué, éprouvé par son hospitalisation. Mais ce même jour, il a rendez-vous avec Dominique Strauss-Kahn. Lors de ce déjeuner dans un restaurant de Montparnasse, le patron du FMI, chouchou de la primaire PS, tente de faire plier François Hollande : "si tu ne te rallies pas, tu n’auras rien", menace alors DSK. François Hollande balaie l’offre, prêt à relever le défi. L'affaire du Sofitel lui donnera raison.