Alors que l'université d'été du PS à La Rochelle prend fin dimanche, les cinq candidats socialistes à la primaire sont intervenus lors du Grand Rendez-vous sur Europe 1- "Le Parisien - Aujourd'hui en France et I-Télé pour défendre, tour à tour, leur vision de la France pour 2012. Comme un avant-goût des joutes qui les attendent dans les trois débats télévisés prévus au premier tour du 9 octobre, Ségolène Royal, François Hollande, Martine Aubry, Arnaud Montebourg et Manuel Valls ont exposé leurs propositions, résolument axées sur l'économie.
Royal veut "un pays d'entrepreneurs"
Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes, a inauguré le bal et expliqué d'emblée vouloir "rendre aux Français la maîtrise de leur vie". La candidate à l'investiture socialiste à la présidentielle a développé quelques pistes pour y parvenir.
"Je veux faire de la France un pays d'entrepreneurs", a-t-elle dit, soulignant qu'un tel discours n'"est pas courant dans la bouche" d'un socialiste. "Ma priorité est de relancer l'activité économique", a-t-elle avancé. "Si je suis élue, ma première décision sera d'organiser un Grenelle des PME", a annoncé Ségolène Royal.
"Je veux faire de la France un pays d'entrepreneurs" :
L'ancienne candidate du PS à la présidentielle de 2007 s'est par ailleurs opposée à toute augmentation des impôts : "je ne veux pas que le mot socialiste rime avec impôt". "Avec moi, toutes les régions pourront rentre au capital des entreprises stratégiques", a-t-elle enfin garanti.
Largement distancée dans les sondages, Ségolène Royal est restée confiante. "En général, ceux qui croient qu'un match est plié avant même d'avoir joué perdent le match", a-t-elle conclu.
Hollande propose une "réforme fiscale"
François Hollande est revenu pour sa part sur les piques qui ont émaillé le début de l'université d'été du PS à La Rochelle. "Je ne suis pas rancunier", a-t-il indiqué, "sinon je passerais mon temps à exhumer le passé". "Je ne me détourne pas de l'objectif", a-t-il ajouté.
Je ne me détourne pas de l'objectif :
Interrogé sur la première mesure à prendre une fois arrivé au pouvoir, François Hollande a déclaré qu'il faudrait une réforme fiscale, "sans laquelle il ne peut pas y avoir justice, croissance et redressement des finances publiques". Le président du conseil général de Corrèze entend "économiser 10 milliards sur les niches fiscales", en "supprimant celles qui n'ont aucune utilité".
Quant à un éventuel retour de DSK dans la vie politique française et voire au sein de son gouvernement s'il était élu, François Hollande a joué carte sur table : "j'aurai besoin de tous les talents".
Aubry veut renouer avec la croissance
De son côté, Martine Aubry a défendu dimanche son bilan à la tête du Parti socialiste. "Ce cadavre à la renverse, comme on qualifiait le Parti socialiste quand je suis arrivée, est à nouveau sur pied", a estimé la maire de Lille. "Je l'ai retrouvé et je l'ai mis uni et rassemblé. J'ai noué des relations de confiance avec tous les partis de gauche, français mais aussi européens", a-t-elle rappelé.
Le Parti socialiste est "à nouveau sur pied" :
Interrogée sur son programme pour 2012, la candidate à la primaire PS a jugé que la "transformation était nécessaire" et qu'il fallait "retrouver le chemin de la croissance". Dans le même temps, l'ancienne ministre de l'Emploi a insisté sur la nécessité de "répondre à l'urgence sociale, c'est-à dire l'emploi des jeunes". Pour trouver les fonds nécessaires, Martine Aubry a proposé de "supprimer la défiscalisation des heures supplémentaires qui coûte 4,5 milliards", une mesure jugée "imbécile".
"Je ressors de ces trois jours à La Rochelle encore plus déterminée et confiante", a enfin assuré Martine Aubry, devancée dans les sondages dans la course à la primaire par François Hollande.
Montebourg pour des "mesures dirigistes sévères"
Le député de Saône-et-Loire a quant à lui proposé "la mise sous tutelle des banques" ou encore "l'interdiction de la spéculation", "des mesures dirigistes sévères nécessaires" dans la mondialisation, a-t-il déclaré dimanche sur Europe1. "Ma candidature est une candidature de renouvellement des idées et des générations ", a-t-il ajouté.
"Je fais la proposition de solutions nouvelles" :
Se targuant de proposer des "idées nouvelles", Arnaud Montebourg a admis "ne pas défendre totalement le projet socialiste", estimant que "pour changer la France, le Parti socialiste a besoin de changer".
Valls dit stop à la dépense publique
Dernier à être interrogé dimanche sur son programme, le député-maire d'Evry a réitéré sur Europe 1 la nécessité de réduire les déficits. "L'endettement d'un pays nous rend prisonniers des marchés", a-t-il justifié, ajoutant que "la réponse à l'attente des Français ne peut pas être la dépense publique".
"Je suis favorable à l'équilibre des comptes publics" :
"Je me bats pour que la gauche gagne", mais pour cela, "il faut qu'elle se modernise", a-t-il clamé. "L'un d'entre nous sera demain président de la République" a ajouté Manuel Valls, rejetant toute critique de ses rivaux dans la course à l'investiture socialiste.
Les six candidats à la primaire socialiste pour 2012, y compris le radical de gauche Jean-Michel Baylet, étaient réunis pour la première fois dimanche matin, pour la séance de clôture de l'université d'été du PS à La Rochelle.