L'union précaire des socialistes à Jarnac

© REUTERS
  • Copié
avec agences , modifié à
Réuni pour honorer François Mitterrand, le PS a subi une nouvelle querelle d'individualités.

La présidentielle à l'esprit, les socialistes, Ségolène Royal et Martine Aubry en tête, se sont déplacés samedi en masse à Jarnac pour rendre hommage à François Mitterrand, le seul socialiste à avoir conquis la magistrature suprême, disparu il y a quinze ans.

Les figures socialistes étaient donc nombreuses sur place, dont Hubert Védrine, président de l'Institut François Mitterrand, Jack Lang, Bertrand Delanöe, Michel Charasse et Arnaud Montebourg. L'homme d'affaires Pierre Bergé, la patronne d'Areva, Anne Lauvergeon, étaient aussi présents.

Entourant Mazarine Pingeot, la fille longtemps cachée de l'ancien chef d'Etat, Ségolène Royal et Martine Aubry ont déposé chacune une gerbe, dans le petit cimetière de Jarnac envahi par la foule. Nicolas Sarkozy, François Fillon et le président du Sénat, Gérard Larcher, ont aussi fait déposer des gerbes par le préfet.

Royal : "J'ai envie de succéder à François Mitterrand"

Mais l’atmosphère de communion à laquelle tous les participants s’attendaient a été quelque peu mise à mal par la dernière sortie médiatique de Ségolène Royal. Dans une interview accordée au Monde, la présidente de la région Poitou-Charentes s'est revendiquée haut et fort comme l'héritière de François Mitterrand, déclarant : "J'ai envie de succéder à François Mitterrand".

L’élue PS a aussi insisté sur le fait qu'elle a été "pendant sept ans à ses côtés à l'Elysée, puis dans son gouvernement, ainsi qu'au Parlement, élue avec son soutien dans sa région natale". A la question de savoir si Martine Aubry, en tant que numéro un du PS, n'est pas "la candidate naturelle", elle réplique que "les règles du parti ne prévoient pas cette automaticité". "Ce serait d'ailleurs contraire à la décision d'organiser des primaires", ajoute-t-elle.

Aubry : la "politique ce n'est pas parler de soi"

La "politique ce n'est pas parler de soi" mais de "ce qu'on veut faire pour la France" ; a répliqué Martine Aubry. "Il ne s'agit pas de dupliquer, mais de s'inspirer d'un homme qui croyait que les hommes et les femmes forgent leur destin", a souligné pour sa part, la première secrétaire du PS, en estimant que "François Mitterrand, c'était la volonté, le courage, la volonté de réconcilier la France avec elle-même".

Après le cimetière, tous se sont retrouvés dans la maison familiale de l'ancien président pour y découvrir une exposition qui lui est consacrée. La journée de commémoration devait s'achever par un banquet au cours duquel Ségolène Royal et Martine Aubry, notamment, devaient s'exprimer.