Dans le cadre de l'élection présidentielle, Europe 1 ouvre sa matinale pendant deux heures aux candidats des principaux partis. Après François Bayrou le 14 février, Marine Le Pen le 29 février, François Hollande et Eva Joly la semaine dernière, c'est Jean-Luc Mélenchon qui s'est prêté, lundi, au jeu des questions-réponses sur le thème "si vous êtes élu présidente…". Voici les réponses du candidat du Front de gauche au "questionnaire 2012".
> Le 6 mai, où irez-vous fêter votre victoire ?
"Vous n'êtes pas originaux les gars. J'ai déjà répondu dix fois. Où on va fêter notre victoire nous la gauche ? On va toujours au même endroit, donc on est vraiment sans surprise : la Bastille. Et en ce qui nous concerne, nous le Front de gauche, on prend un tour d'avance puisqu'on y va le 18 mars. On va reprendre la Bastille et faire une manifestation de type insurrection civique puisque nous appelons à la VIe République, pour en finir avec la monarchie quinquennale. Voilà donc on va à la Bastille, c'est ça le lieu".
> Quelle serait votre toute première mesure ?
"La première mesure il n'y en a qu'une, vous n'avez pas le choix. C'est de nommer le Premier ministre. Qui sera le Premier ministre vous verrez bien. Il y a de quoi faire plusieurs équipes gouvernementales dans le Front de gauche. Mais la première mesure elle viendra de ce gouvernement. C'est comme ça qu'est organisée la 5e République, elle est là, elle s'appliquera. Je pense que la première mesure que le gouvernement devra prendre, c'est d'abord de faire le ménage dans l'Etat en commençant par titulariser les 880.000 précaires de la Fonction publique.
"Jean-Luc Mélenchon, si vous êtes élu président…"par Europe1frTout le monde ne peut pas être titularisé, certains ne le peuvent pas ou ne le veulent pas mais en gros ça donne une indication, c'est-à-dire on y remet de l'ordre, l'Etat cesse d'être un Etat hors-la-loi en employant sans arrêt des gens en CDD. Nous donnons à 800.000 personnes une visibilité dans leur existence qui leur permet de déposer des dossiers pour les logements HLM, de faire des emprunts et ainsi de suite. Je pense que ça ça donne une idée. Ensuite, le gouvernement pendant qu'il a la plume, le stylo dans la main, il fait ce qui est du ressort d'un gouvernement, il décide l'augmentation du SMIC à 1.700 bruts. Là il n'y a pas besoin de faire de conférence. Du tout, c'est une prérogative gouvernementale".
> Que direz-vous à Nicolas Sarkozy au moment de la passation de pouvoir ?
"Au revoir et merci. Relance de Bruce Toussaint : ah merci quand même ? Réponse de Jean-Luc Mélenchon : Bien sûr, moi j'ai été opposé comme beaucoup de gens à toute sa politique. Je pense que pendant cinq ans, il a agi croyant bien faire pour le pays, avec une cruauté et une brutalité tout à fait extraordinaire. Je crois que ce n'est pas la guerre civile dans ce pays sauf erreur non ? Il a appliqué sa politique, elle a été très mauvaise, les Français le renvoient à la maison et apparemment il va prendre de longues vacances. Et bien on lui dit au revoir et merci pour le temps qu'il s'est dévoué pour le pays".
>Y aurait-il un privilège auquel vous ne renonceriez-pas ?
"Je déteste les privilèges. Je les abolirai tous. D'ailleurs je donne rendez-vous la nuit du 4 août car symboliquement car ce jour-là sera adoptée la loi de vertu républicaine par les assemblées convoquées en session extraordinaire et ce jour-là, il sera interdit de représenter la France dans une équipe de sport national si on n'est pas domicilié fiscal en France. Il sera interdit de participer à un conseil de surveillance d'une direction d'établissement, c'est-à-dire d'avoir un mandat social si on n'est pas domicilié en France. Tous les faits de privilèges seront abolis en un seul et unique coup".
> Votre mot préféré ?
"Je ne sais pas. Je n'y ai pas réfléchi. Amour".
> Votre juron préféré ?
"Je l'ai chopé dans le Jura. Milliard de dieux. Je ne sais pas pourquoi venant d'un gars comme moi ça peut vous paraître étrange que, ne croyant pas à un, je puisse croire à un milliard mais voilà ça ne se contrôle pas les jurons".
>Y a-t-il une vie après la politique ?
"Je ne sais pas. Cette question ne me concerne pas pour l'instant. Et puis d'abord l'engagement politique, c'est une forme de vie absolument extraordinaire qui vous remplit d'un tas de sujets auxquels vous n'auriez jamais pensé, des contacts avec des milliers de gens, vous vous adonnez au bien public. La politique et l'action politique, c'est l'une des formes de l'engagement humain les plus élevées".