Ce n'est pas vraiment une surprise, mais c'est désormais écrit noir sur blanc. D'après des déclarations citées par le journal Le Monde, François Hollande développe un argumentaire détaillé destiné à Bruxelles, mais aussi à l'Allemagne. Son message principal ? Réduire les déficits est plus difficile en temps de crise, ce qui justifierait que l'Hexagone obtienne un nouveau délai. Or, la France a déjà obtenu un premier répit et malgré cela, elle a du mal à respecter ses engagements en termes de réduction des déficits.
Le glissement sémantique : pas "d'indulgence" mais "un soutien ferme à la croissance". Les économistes sont unanimes : la France n'arrivera à respecter ses engagements européens en matière de réduction des déficits, à savoir passer sous la barre de 3% du PIB en 2015. Après les signaux envoyés par le Premier ministre Manuel Valls le 1er août, c'est donc au tour de François Hollande d'argumenter pour demander un peu de plus de temps.
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Le président de la République souligne donc que le rythme des efforts entrepris "dépend aussi de la croissance". En clair, la France demande un peu de souplesse mais, pour autant, elle ne sollicite "pas de l'Allemagne une quelconque indulgence". Non, pour François Hollande, "nous lui demandons un soutien plus ferme à la croissance" : "ses excédents commerciaux et sa situation financière lui permettent d'investir davantage. C'est le meilleur service que l'Allemagne peut rendre à la France et à l'Europe".
Le risque de déflation, le nouvel argument. Pour justifier cette nouvelle demande de pause dans la réduction des déficits, le président Hollande invoque le "risque réel" de déflation en Europe. Et "si une faible croissance pèse sur les rentrées fiscales, une faible inflation a également des conséquences budgétaires négatives sur les recettes comme sur la dette".
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Et le président français d'en appeler à la Banque centrale européenne (BCE) : "Beaucoup va dépendre du niveau de l'euro, qui a baissé ces derniers jours mais encore trop peu", estime encore François Hollande, pour qui la Banque centrale européenne "doit prendre toutes les mesures nécessaires pour injecter des liquidités dans l'économie."
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