"Nous faisons de l'assistance à pays en danger", a déclaré Jean-Yves Le Drian dimanche lors du Grand Rendez-Vous sur Europe 1. Le ministre de la Défense est revenu en longueur sur l'action de la France engagée vendredi au Mali. "Aujourd'hui, si la France n'était pas intervenue, il n'y aurait plus d'Etat malien", a-t-il assuré.
La France en guerre. "Les interventions sont toujours en cours et nous poursuivrons pour faire reculer" les rebelles, a indiqué le ministre. "Il y a des raids en permanence. Il y en a en ce moment, il y en a eu cette nuit, il y en aura demain", a-t-il assuré. Des colonnes "terroristes" descendaient depuis jeudi "par deux voies" : "concernant la voie est, aujourd'hui on peut dire que les différentes interventions que nous avons menées ont permis de bloquer la progression. Là c'est arrêté. Concernant la voie ouest, des combats se poursuivent. Ce n'est pas fini. Une opération ne se mène pas en deux jours", a-t-il détaillé. "Des interventions sont toujours en cours pour empêcher la progression [des islamistes] vers le sud, les faire reculer et permettre aux forces africaines de reprendre leur marche en avant", a ajouté Jean-Yves Le Drian.
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"Nous mettrons en place le dispositif militaire nécessaire pour arriver à nos fins", a annoncé Jean-Yves Le Drian. Environ 400 hommes ont déjà été déployés à Bamako, la capitale malienne, et "d'autres éléments" à Mopti, plus au nord, a indiqué le ministre de la Défense. D'autres pays européens devraient apporter "un soutien technique mais pas d'hommes", a-t-il ajouté. Les Etats-Unis ont également promis une aide logistique à la France, notamment pour le ravitaillement en vol de ses appareils.
La lutte contre le terrorisme. "La France est en guerre contre le terrorisme, où qu'il se trouve, pour préserver sa sécurité, et celui du Mali, pays ami. Le terrorisme est l'objectif unique, essentiel", a assuré Jean-Yves Le Drian. "La sécurité du Mali, de la France, de l'Europe, c'est le même débat", a-t-il encore dit.
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Préserver l'Etat malien. "Quand le président du Mali nous appelle pour dire au secours, on intervient", a encore déclaré Jean-Yves Le Drian. "Il y a eu une accélération spectaculaire de l'action de ces groupes depuis jeudi. Si personne n'intervenait, c'est Bamako qui tombait deux ou trois jours après. Il y avait nécessité d'agir de manière rapide", a-t-il justifié.
"La France est au Mali pour permettre au gouvernement malien de retrouver sa légitimité et faire procéder à des élections une fois le conflit terminé", a précisé Jean-Yves Le Drian. "Si on n'était pas intervenu, il n'y aurait plus d'Etat malien", a-t-il encore affirmé. "L'objectif de ces groupes est de faire de cet espace un sanctuaire terroriste à partir duquel des attaques pourraient être menées. L'objectif est que le Mali retrouve sa souveraineté", a-t-il ajouté.
Le sort des otages. Pour Jean-Yves Le Drian, l'engagement de la France au Mali ne met pas plus en danger les otages français retenus dans le pays. "La réalité c'est que si l'opération initiée par les groupes terroristes avait été menée à son terme avant-hier, aujourd'hui ils seraient à Bamako. C'est un pays en otage qu'il y aurait eu, en plus de nos huit otages", a-t-il assuré. "La vie de nos otages auraint été encore plus risquée si l'on avait laissé faire cette opération", a ajouté le ministre.