Le contexte. Isolé sur la scène internationale, contesté sur la scène nationale, François Hollande a au moins un motif de satisfaction : la droite a raté une occasion en or d’opérer un tir groupé sur ce dossier explosif. Jean-François Copé et ses troupes avaient pourtant toutes les cartes en main.
>> Pour Caroline Roux, éditorialiste politique d’Europe 1, "si l’UMP ne parvient pas à faire l’unité sur la Syrie quand Hollande met un genou à terre, on se doute qu’elle est encore loin de la reconquête..."
Les conditions étaient idéales. Après le discours martial de François Hollande, Harlem Désir a cru bon de dénoncer, dimanche, l'"esprit munichois" de la droite parce que celle-ci hésitait sur l’opportunité d’intervenir ou non en Syrie. Haro sur le Premier secrétaire du Parti socialiste ! Des membres de la majorité se sont même sentis obligés de se désolidariser de leur camarade de la rue de Solferino. Pour l’UMP, cette journée dominicale aura donc été un franc succès.
Las, plutôt que de surfer sur cette première séquence réussie, Jean-François Copé a accordé un long entretien au Monde, lundi, dans lequel il déclare que François Hollande a le "droit le plus absolu" de faire débattre le Parlement sans vote, car "c'est l'esprit même des institutions". Sauf qu’il est bien seul dans son camp à être sur cette ligne, une large majorité demandant au président de n’intervenir en Syrie qu’avec le mandat des parlementaires français, à défaut d’avoir celui de l’ONU.
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Plutôt que de siffler la fin de la récré et de taper du poing sur la table, Jean-François Copé a, en creux, reconnu son incapacité à accorder les violons de ses snipers, se contentant d’annoncer la tenue d’une réunion du comité politique, mardi. Dans un parti "normal", ces divergences de lignes seraient vécues comme un traumatisme, mais pas à l’UMP. Pour Caroline Roux, "le comité politique du parti actera donc l’atomisation de l’UMP".