La hausse de la TVA, probablement de 1,6 point, que devrait annoncer Nicolas Sarkozy dimanche soir lors de son allocution télévisée fait l’unanimité contre elle. Les économistes sont sceptiques et, toutes formations politiques confondues, ce projet est aussi jugé néfaste par les autres candidats à la présidentielle. Côté UMP, on préfère rester discret sur cette TVA sociale qui reste à préciser.
Bayrou fustige "une mesure de dernière minute"
"C'est une mesure de dernière minute qui n'aura aucun effet sur le coût du travail", a réagi François Bayrou, invité dimanche du "Grand Rendez-vous" Europe 1/Le Parisien/Aujourd'hui en France/i-TELE.
"Cela n'est pas de cette manière qu'on gouverne la France", a-t-il ajouté :
Et le candidat du MoDem à la présidentielle de pronostiquer que "les mesures annoncées dans les dernières semaines avant l'élection présidentielle ne seront pas appliquées".
"Triple faute économique, sociale, démocratique"
Dès l’annonce d’une probable hausse de 1,6 point de la TVA, François Hollande avait réagi en dénonçant "un mauvais principe et un mauvais instrument". "Amputer encore le pouvoir d'achat des Français de un ou deux points me paraît tout à fait inopportun", avait-il poursuivi.
L'ancien Premier ministre PS Laurent Fabius lui a emboité le pas dimanche, fustigeant une "triple faute économique, sociale, démocratique parce que cela va peser sur la consommation, augmenter les prix, une faute sociale parce que ce sont l'ensemble des couches populaires et moyennes qui vont payer, une faute démocratique parce que ce n'est pas à moins de cent jours d'une élection qu'on annonce cela".
A ses yeux, Nicolas Sarkozy a un "problème dont il ne peut pas sortir" : "s'il annonce des mesures nouvelles, pourquoi ne l'a-t-il pas fait pendant cinq ans et si c'est la même politique, pourquoi donnerait-elle de meilleurs résultats qu'hier".
Joly : "cela veut dire baisse du pouvoir d'achat"
"C'est une très mauvaise idée. Augmenter la TVA ça veut dire baisse du pouvoir d'achat, ça pèse sur tout le monde et notamment les plus vulnérables. Et c'est totalement inefficace pour diminuer les charges des entreprises", a réagi la candidate Europe écologie-Les Verts Eva Joly, dimanche sur Canal+.
Villepin se montre plus intéressé
L'ancien Premier ministre et candidat à la présidentielle Dominique de Villepin s'est, lui, montré plus intéressé par la TVA sociale lors de l'émission C Politique sur France. "La TVA sociale, c'est aujourd'hui une vraie piste de réflexion pour accroître la compétitivité dans notre pays, a-t-il estimé, mais c'est une mesure. Moi, ce que je souhaiterais, c'est qu'on ait une stratégie", a ajouté Dominique de Villepin.
Selon lui, "une stratégie de compétitivité c'est bien sûr abaisser le coût du travail mais c'est plus que ça", comme "recentrer les pôles de compétitivité, en limiter le nombre, leur permettre d'agir en fédérant l'action des PME comme des grandes entreprises".