La Tunisie embarrasse à l'UMP

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avec Camille Langlade , modifié à
Dans la majorité, on déplore les violences tout en prenant des gants à l’égard de Ben Ali.

Depuis le début des émeutes qui secouent la Tunisie, le gouvernement déplore les violences, mais refuse de se prononcer sur la gestion de la crise par le pouvoir tunisien. Mardi, devant les députés, la ministre française des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie a déclaré que la France refusait de se poser en "donneur de leçons" tout en invitant les autorités de Tunis "à mieux prendre en compte les attentes de leur population".

Un discours tout en nuances relayé mercredi par le porte-parole du gouvernement François Baroin : "Déplorer les violences, appeler à l'apaisement, faire part de ses préoccupations, c'est une position équilibrée que défend aujourd'hui la France au regard de la situation tunisienne", a-t-il estimé, à la sortie du Conseil des ministres.

"Des préoccupations sociales", selon Besson

La cause du malaise tunisien ne serait pas à chercher du côté de l’absence de libertés publiques mais de la crise économique et sociale. "Je n’ai pas de point de vue particulier sur la situation en Tunisie (…) Je peux comprendre un certain nombre de préoccupations sociales puisqu’ il y a beaucoup de diplômés au chômage" indique, visiblement mal à l’aise, le ministre de l’Industrie Eric Besson.

Même gêne dans les rangs de la majorité. Le secrétaire général de l’UMP Jean-François Copé se réfugie derrière la complexité de la situation. "Je n’ai pas d’éléments particuliers, donc je fais attention aux commentaires que je fais" explique t-il. Avant de reprendre le credo de la crise économique pour expliquer les évènements des derniers jours.

L’opposition exhorte le gouvernement à être plus ferme

Plusieurs voix se sont élevées dans l'opposition pour exhorter la France à se montrer plus ferme face au régime de Zine el Abidine Ben Ali. Il faut "que ce gouvernement se ressaisisse et s'exprime de manière forte, à la fois pour condamner les violences et pour apporter sa contribution à un processus de réforme indispensable", a déclaré mardi le député socialiste Gaëtan Gorce. Benoît Hamon, porte-parole du PS, a, de son côté, déploré un "silence coupable" de la part du gouvernement français.

Mais à l’Elysée, la ligne est claire : pas de condamnation. "Le moindre mot de notre part serait perçu comme une ingérence" confie un proche du chef de l’Etat.