L'accueil mouvementé reçu par le candidat Nicolas Sarkozy lors de son déplacement à Bayonne puis l'échange musclé qui a suivi entre les principaux prétendants à la présidentielle ont provoqué de nombreuses réactions politiques.
Sarkozy "surjoue l'indignation"
Vendredi matin, Jean-Christophe Cambadélis a estimé que Nicolas Sarkozy "surjouait l'indignation". "C'est un peu hallucinant quand même: François Hollande a simplement indiqué qu'un certain nombre de hauts fonctionnaires mis en place par Nicolas Sarkozy avaient vocation à changer. De là à parler d''épuration'... Il faudrait que le président de la République tienne un peu ses nerfs", a encore déclaré le secrétaire national du PS sur LCI.
Cette guerre des mots conduit plusieurs personnalités politiques à dénoncer une campagne qui se durcit et s'éloigne des vrais enjeux.
C'est le cas notamment de Robert Rochefort. Invité d'Europe 1, le vice-président du MoDem a regretté "la fabrication d'une escalade". "Allons-nous continuer cette campagne qui n'en est pas une, avec des formules quotidiennes, des possibilités d'agressions entre les deux principaux candidats –principaux dans les sondages d'aujourd'hui- ?", a-t-il lancé jeudi soir.
Pour le député européen et lieutenant de François Bayrou, les dernières semaines "n'élèvent vraiment pas le débat politique et voilà que maintenant se rajoutent des éléments qui sont franchement soit inquiétants s'ils sont réels, soit du grand Guignol."
Un "climat indigne"
Michel Sapin, en charge du projet présidentiel de François Hollande, s'est élevé contre toute forme de violence. "J'appelle à la dignité de ce débat, au respect mutuel, au respect de la fonction: il est encore président de la République", a déclaré le député de l'Indre sur BFM TV avant d'attaquer : "Depuis que Nicolas Sarkozy est entré en campagne, le ton s'est abaissé. Je souhaite que le ton se relève".
Du côté de l'UMP, Valérie Rosso-Debord, déléguée générale adjointe du parti présidentiel, a pour sa part déclaré qu'"après les propos insultants et diffamants tenus par la porte-parole du PS Najat Vallaud-Belkacem, les vannes de la haine ont été ouvertes et le Parti socialiste porte une lourde responsabilité dans le climat indigne qui s'est installé dans cette campagne électorale".