Le candidat souhaite passer la fin de sa campagne, en France, mais à l’écart des polémiques.
Hollande posant aux côtés d’Obama. Hollande sur la muraille de Chine... Voilà des photos que vous ne verrez pas dans le book de campagne de François Hollande. Depuis sa désignation en octobre dernier à l’issue de la primaire socialiste, le candidat du PS n’a fait aucun déplacement hors Europe et rechigne même à quitter la France à 60 jours de la présidentielle. Non pas pour réagir à chaque polémique naissante, mais pour montrer aux Français qu’il est proche d’eux.
Rester en France, loin des gaffes
François Hollande souhaite, en effet, "ne pas trop s’éloigner la France", "craignant d’être absent quand surviendrait un gros évènement", rapporte mercredi Le Parisien. Le candidat qui devait se rendre aux Etats-Unis, le mois prochain, a ainsi préféré envoyer, à sa place, un émissaire, son directeur de campagne, Pierre Moscovici à qui il incombera finalement de s’entretenir avec la secrétaire d’Etat Hillary Clinton et le vice-président Joe Biden.
Sillonner l’hexagone au lieu de s’afficher à l’étranger est une stratégie "qui tient la route" à ce stade de la campagne, estime le sondeur Frédéric Dabi, directeur adjoint de l’Ifop. "C’est souvent à l’étranger que des gaffes sont commises : on se souvient, par exemple, de la "bravitude" prononcée sur la muraille de Chine et qui avait plombé la campagne de Ségolène Royal en 2007", rappelle-t-il à Europe1.fr.
Mais ce manque de "stature internationale" n’handicape-t-il pas Hollande ? "Certes, quand on sonde les Français, ils accordent plus de crédit à Nicolas Sarkozy pour représenter la France sur la scène internationale. Mais ils reconnaissent en même temps que ce n’est pas sur ces questions de politique étrangère que leur vote se décide", explique Frédéric Dabi pour qui, finalement, "le fait que Hollande se déplace ou non à l’étranger a peu d’impact".
Rester zen
François Hollande devrait donc "garder le cap", selon ses propres termes, et continuer à sillonner, en priorité, la France.
Lors de ses déplacements, François Hollande aura à cœur de soigner "la forme". Pas question pour lui de se répandre en petites phrases. Le candidat a ainsi affiché, dimanche soir sur BFM, sa volonté de garder de la hauteur dans le débat. "Ce n'est pas parce qu'il y en a un qui veut vous chercher dans la cour de récréation que vous êtes obligé d'aller le suivre dans ce pugilat", a insisté le député de Corrèze, visant sans le nommer Nicolas Sarkozy.
Opposer son style à celui de Sarkozy
"Ne pas répondre aux coups, esquiver le débat : c’est une technique que François Hollande a déjà testé durant les primaires. Et elle lui réussit", estime encore Frédéric Dabi. Selon le sondeur de l’Ifop, si l’écart entre les deux hommes se ressert dans les sondages au premier tour de la présidentielle, François Hollande garde encore une large avance pour le second au tour. "Il peut donc continuer de gérer la course", comme il le fait.
"Il y a en fait une inversion des rôles entre un Hollande qui mène une campagne presque en retrait et Nicolas Sarkozy contraint de jouer les challengers", analyse encore Frédéric Dabi.
Quelques surprises au menu
La campagne de Hollande sera toutefois loin d’être tranquille, confie un de ses lieutenants à Europe 1.
Il promet que la campagne de son candidat réservera bien des surprises. François Hollande souhaite d’ailleurs multiplier les visites opinées, comme celle qu’il l’a conduit, mercredi matin, dans un hôtel particulier de Paris où le collectif ACLEFEU avait installé "un ministère de la crise des banlieues".