L’INFO. Charles de Courson a de la suite dans les idées. Le 27 juin, invité d’Europe 1, le député UDI de la Marne, s’exprimant en tant que président de la commission d’enquête parlementaire sur l’affaire Cahuzac, accusait François Hollande d’avoir été au courant dès le mois de décembre de la fraude de son ministre du Budget. Au lendemain de l’audition des ministres Pierre Moscovici, Christiane Taubira et Manuel Valls, l’élu a réitéré ses accusations : "nous avons les preuves que le président a été parfaitement informé", a-t-il assuré sur France 2, sans toutefois les apporter.
Pourquoi Hollande savait. Jérôme Cahuzac a démissionné de son poste le 19 mars 2013. Or, selon Charles de Courson, le président de la république était informé dès le 15 décembre 2012 des irrégularités commises par le ministre du Budget. Selon lui, l'ex-maire RPR de Villeneuve-sur-Lot, Michel Gonelle, qui détenait l'enregistrement dans lequel on entend Jérôme Cahuzac parler de son compte en Suisse, "a informé le directeur adjoint du cabinet du président (Alain Zabulon, ndlr) le 15 décembre, qui est immédiatement allé voir le secrétaire général de l'Elysée (Pierre-René Lemas), et tous les deux, ils sont allés voir le président dans son bureau". La conclusion de Charles de Courson est simple : "Donc, il (François Hollande, ndlr) le sait le 15" décembre.
Histoire de convaincre les sceptiques, l’élu rappelle également le rôle joué par Edwy Plenel (photo), directeur de Mediapart, à l’origine de l’affaire et "ami personnel du président. Ils ont même écrit un bouquin ensemble"."Le18 (décembre, Ndlr), Edwy Plenel informe l'Elysée qu'ils ont toutes les preuves", assure-t-il, confirmant ainsi ses dires sur notre antenne, il y a trois semaines : "Edwy Plenel a rencontré l'entourage ministériel, peut-être même le Président, le 18 décembre..." Dès lors, le député se pose une question : pourquoi Hollande ne s’est pas séparé plus tôt de son ministre ?
Hollande, l’impossible audition. Charles de Courson aurait aimé interrogé le président de la république. Il n’en fera rien, même si l’idée que le chef de l’Etat aurait pu remercier son ministre le titille : "certains prétendent qu'il a été tenté de faire cela mais nous ne pouvons pas auditionner le président de la République, en application du principe de séparation des pouvoirs", a-t-il affirmé, tout en n’excluant pas d’interroger Jean-Marc Ayrault.
Une piste également évoquée par le député UMP Georges Fenech, lui aussi membre de la commission d'enquête parlementaire sur l'affaire Cahuzac. "Je juge incontournable d'entendre le Premier ministre", a déclaré l'élu du Rhône dans un entretien publié mercredi par lexpress.fr. Selon lui, Jean-Marc Ayrault "aurait pu prendre la décision d'écarter plus tôt son ministre, vu les nombreuses informations dont il disposait déjà".