Dans la course à la présidentielle à l'UMP, François Fillon est à la peine. Seuls 6% des Français qui comptent participer à la primaire pour désigner le candidat de la droite pour 2017 portent leur choix sur l'ancien Premier ministre, selon un sondage Odoxa pour iTélé. Et pourtant, le député de Paris ne renonce pas. Il attaque même sur plusieurs fronts cette semaine.
Il confirme sa candidature. D'abord, François Fillon confirme qu'il est bel et bien candidat à la primaire. "Je me battais pour l'adoption de cette primaire depuis deux ans. Dans ces conditions, je suis candidat pour porter un projet de rupture et de progrès autour d'une ambition : faire de la France la première puissance européenne en dix ans", déclare-t-il jeudi dans un long entretien au Point, dans lequel il détaille les mesures qu'il préconise. François Fillon, qui joue la carte du "candidat des idées" à défaut d'imprimer dans l'opinion, a d'ailleurs présenté mercredi ses propositions sur le numérique, ajoutant une nouvelle pierre à son "programme complet de refondation pour la France".
"Une certaine manipulation des sondages". Dans la foulée, le locataire de Matignon a martelé sa détermination jeudi sur BFMTV. "Absolument rien, et surtout personne, et surtout aucune intimidation" ne le fera reculer, a-t-il affirmé. A quoi fait-il allusion ? "On voit bien qu'il y a une petite musique sur le thème 'François Fillon est mort', je vois bien une certaine manipulation des sondages", a-t-il estimé.
"Fillon, je le veux à terre et sans oxygène". "Fillon est mort", c'est une phrase prononcée récemment par Nicolas Sarkozy, à en croire L'Express. Autre amabilité du président de l'UMP, rapportée la semaine dernière par le Canard enchaîné : "Fillon, je le veux à terre et sans oxygène". Comme le rapporte l'Opinion, l'ancien chef de l'Etat tient celui qui a été son Premier ministre pour responsable des poursuites judiciaires qui le visent dans l'affaire des pénalités payées par l'UMP, après l'invalidation de ses comptes de campagne de 2012. Finalement placé sous statut de témoin assisté dans ce dossier, il compte désormais régler ses comptes avec celui qui aurait demandé à Jean-Pierre Jouyet, le secrétaire général de l'Elysée, de "taper vite" sur Nicolas Sarkozy, faisant référence aux procédures judiciaires dans lesquelles le nom de l'ancien président est cité.
Fillon dénonce "une somme d'injures". Pour François Fillon, pas question de se laisser marcher sur les pieds. Jeudi matin, il a même adressé un avertissement à Nicolas Sarkozy. "Au nom du rassemblement, le président de l'UMP et ses équipes devraient mesurer leurs propos. Ce que je lis dans la presse n'est pas rassurant", a-t-il déclaré. "Une somme d'injures ne fait pas une politique pour la France. En tout cas, cela me renforce dans ma détermination à être candidat. Ceux qui pensent pouvoir m'intimider avec de telles méthodes se trompent". A l'UMP, le rassemblement, ce n'est pas encore maintenant.
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