"La convention "riposte" de l'UMP sur le chiffrage du programme socialiste a été un summum de grotesque", a fustigé, mercredi dans Expliquez-vous sur Europe 1, Pierre Moscovici, coordonnateur de la campagne de François Hollande durant la primaire PS.
Plus tôt dans la matinée, Jean-François Copé avait demandé "solennellement" au candidat socialiste d'expliquer "aux Français" comment il compte "financer son projet à 255 milliards d'euros de dépenses publiques supplémentaires sur cinq ans". Lors de la convention riposte au projet PS, "nous avons décrit l'exacte réalité des choses : le projet de François Hollande coûte 255 milliards d'euros", avait alors insisté le secrétaire général de l'UMP, lors du point de presse hebdomadaire du parti majoritaire.
Le projet PS confronté "au pragmatisme"
"C'est ridicule, ils ont tout cumulé, tout gonflé. J'ai lu leur réponse, c'est une absurdité", a raillé Pierre Moscovici. "Nous avons un candidat, François Hollande et je peux prendre un engagement en son nom - je vous rappelle que j'ai été le coordonnateur de sa campagne - : l'engagement du pragmatisme", a-t-il poursuivi.
Si, en 2012, les socialistes arrivent au pouvoir, ils arriveront avec "un héritage qui n'est pas du tout celui dans lequel on a préparé le budget", a-t-il martelé, citant les différentes hypothèses de croissance et jugeant que les dirigeants français devront faire preuve de pragmatisme dans un tel contexte. "Nous avons un projet et une démarche de pragmatisme, nous ne nions pas la crise (...). Quelques soient les circonstances, il faudra tenir le cap des finances publiques", a-t-il conclu.
Mardi, en ouverture de la convention UMP intitulée "Le projet socialiste : le grand malentendu", Jean-François Copé a assuré que le projet PS provoquerait une hausse des déficits annuels de près de 40%". Selon lui, il ne s'agissait pas là ni d'une "caricature", ni d'une "exagération"."Plus de dépenses publiques, plus de taxes, plus de déficits, c'était ça la règle d'or du PS. Voilà pourquoi ils n'ont pas voulu voter celle que l'on proposait (...) Je ne suis pas sûr que les socialistes, tout à leur primaire et dans leur bulle, aient complètement pris conscience de la gravité de la crise dans laquelle l'Europe et le monde sont plongés", a-il insisté.