Rama Yade n'a même pas passé le cap du premier tour des législatives. L'ex-secrétaire d'Etat de Nicolas Sarkozy, candidate du Parti radical dans la 2e circonscription des Hauts-de-Seine, ne récolte que 14% des suffrages à l’issue du scrutin de dimanche soir. Le candidat PS Sébastien Pietrasanta arrive largement en tête avec environ 37% des suffrages, devant le député sortant UMP Manuel Aeschlimann et ses 28%.
"Mon combat est ici"
La vice-présidente du Parti radical, soutenue localement par le MoDem et le Nouveau Centre, avait lancé sa candidature il y a près d’un an, contre la volonté de l’UMP, son ancien camp, traditionnel allié du Parti radical. Les relations entre Manuel Aeschlimann et Rama Yade se sont alors rapidement dégradées, poussant le candidat UMP à demander le retrait de sa concurrente.
"Je demande le retrait immédiat de cette candidature. Dans le cas contraire, Rama Yade devrait assumer seule l'entière responsabilité d'une éventuelle défaite de notre camp", avait écrit le député sortant le 4 juin dernier. "Rama Yade, largement derrière moi et sans aucun réservoir de voix, doit se rendre à l'évidence : sa candidature et ses méthodes ouvrent un boulevard au candidat socialiste qui n'en demandait pas tant."
"Je me suis battue contre mon propre camp parce que ma place est ici, mon combat est ici, à Colombes, à Asnière, auprès des miens et de ceux qui m’ont vu grandir. On devrait me féliciter de ne pas avoir préféré le parachutage", s’était justifiée l’ex Sarkozyste le 6 juin au micro de France2. La candidate déchue mettait également en cause les déboires judiciaires de Manuel Aeschlimann, soupçonné de favoritisme.
Rama Yade sur France2, le 6 juin
"Le socialiste gagnant au second tour ?"
La tension entre les deux est même montée d’un cran ce dimanche. Le suppléant de la candidate du Parti radical dans la 2e circonscription des Hauts-de-Seine a porté plainte pour violences volontaires contre deux militants du député sortant. Selon France soir, samedi matin, Thierry Racine supervisait une opération d'affichage avec un autre militant "dans les rues d'Asnières lorsqu'il a été agressé par une bande organisée connue pour être proche d’un des candidats". Pour le quotidien il ne fait aucun doute que le candidat accusé est le candidat UMP.
"Manifestement, ce sont des hommes de main payés par le candidat, comme ils l'ont dit, pour molester mes équipes de campagne", a déploré Rama Yade sans toutefois citer le nom de Manuel Aeschlimann.
Le vainqueur de cette bataille tendue pourrait au final bien être le candidat socialiste. Selon un sondage Ifop-Fiducial pour Le Journal du Dimanche, Sébastien Pietrasanta battrait en effet Manuel Aeschlimann avec 54% des intentions de vote contre 46%.