Critiqué à droite pour son "attentisme", François Hollande ne rate plus une occasion de démontrer son total engagement sur le dossier syrien. Le président français, qui a ouvert lundi à l'Elysée la 20e "Conférence des ambassadeurs", était logiquement très attendu sur ce dossier. L'occasion de faire quelques annonces, et pas uniquement dans ce domaine. Europe1.fr passe en revue ce qu'il fallait retenir du discours du chef de l'Etat.
• Syrie
"Sur la Syrie, le discours devrait être fort, assez carré", avait auparavant prévenu un proche. François Hollande a tenu lundi un discours de fermeté, demandant une nouvelle fois le départ du président syrien Bachar al-Assad. Le chef de l'Etat ne s'est pas privé, au passage, de pointer du doigt la Russie et la Chine, dont l'attitude "affaiblit", selon lui, la capacité d'action du Conseil de sécurité de l'ONU dans la crise syrienne.
François Hollande a par ailleurs estimé que l'usage d'armes chimiques par le régime en place en Syrie serait une "cause légitime d'intervention directe" de la communauté internationale dans ce pays.
Mais la principale annonce concerne l'opposition syrienne. Le chef de l'Etat a assuré lundi que "la France reconnaîtra le gouvernement provisoire de la nouvelle Syrie lorsqu'il aura été formé". Dans cette logique, François Hollande appelle l'opposition syrienne à "constituer un gouvernement provisoire, inclusif et représentatif, qui puisse devenir le représentant légitime de la nouvelle Syrie". En recevant une délégation du Conseil national syrien (CNS) la semaine dernière à Paris, François Hollande avait déjà "encouragé" cette organisation, qui rassemble la majorité des courants de l'opposition, "à organiser un large rassemblement de toutes les forces de l'opposition" syrienne.
• L'Europe
Le thème retenu pour cette 20e conférence était la "diplomatie économique". L'occasion pour François Hollande donner sa vision de l'Europe secouée par la crise de la dette. Le chef de l'Etat a d'abord réaffirmé que le traité budgétaire européen, qui suscite des débats dans son propre camp, serait soumis au Parlement en octobre. "Début octobre", a-t-il précisé. Sur l'Europe, le chef de l'Etat a plaidé plus globalement pour un renforcement des institutions de l'euro, et notamment du rôle de l'eurogroupe et de son président. Il a prôné, parallèlement, pour davantage de sommets européens.
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Le président Hollande a également rappelé la "volonté" de la France de voir la Grèce rester dans la zone euro et souligné que "l'euro est irréversible, car il s'agit d'un engagement fondamental".
• Francophonie
Plusieurs associations congolaises et françaises lui avaient explicitement demandé de "ne pas se rendre" à Kinshasa, pour ne pas conforter le régime de Joseph Kabila. En vain. François Hollande a annoncé lundi qu'il participerait au sommet en octobre de l'Organisation internationale de la Francophonie, en République démocratique du Congo (RDC), soulignant sa volonté de "tout dire partout".
"J'y réaffirmerai que la francophonie, ce n'est pas seulement une langue en partage, c'est aussi une communauté de principes, d'idéaux, dont le rappel est nécessaire aujourd'hui en République démocratique du Congo", a-t-il ajouté. "C'est important que le sommet se tienne et que tout le monde puisse y participer", avait déjà déclaré samedi la ministre de la Francophonie Yamina Benguigui.
La conférence des ambassadeurs, devant laquelle le Premier ministre Jean-Marc Ayrault doit également s'exprimer mardi, s'achèvera le lendemain avec un discours du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius.