L’entrée de jeunes au bureau national du Parti socialiste "n’est pas le sujet" : la direction de la rue de Solférino a sèchement rejeté, vendredi, la proposition formulée par Ségolène Royal, qui souhaitait que Kamel Chibli, l'un de ses proches, rejoigne, à sa place, cet organe de direction du PS.
Ségolène Royal "a mal compris la question […]. Il ne s'agit pas de faire une recomposition [...] ni un élargissement du Bureau national", a lancé Jean-Marc Germain, le directeur de cabinet de la première secrétaire, précisant que la "proposition de Martine Aubry visait à associer au débat politique au sein du bureau national les "grands leaders" absents de cette instance actuellement".
Le bras-droit de Martine Aubry confirme ainsi la fin de non-recevoir opposée jeudi soir à la suggestion de l’ancienne candidate à la présidentielle, par François Lamy, conseiller politique de la première secrétaire du PS. "Nous n'avons pas réussi à joindre en personne Ségolène Royal, il semble donc qu'elle n'a pas compris notre proposition", avait ainsi lancé le parlementaire, interrogé par le site internet du Point.
Martine Aubry a réagi en personne, vendredi en début de soirée : "Nous avons plein de jeunes", comme Guillaume Bachelay, le secrétaire national PS à la politique industrielle, 35 ans, et "la diversité est bien représentée dans les instances", a-t-elle plaidé.
La patronne du PS a ajouté : "Chaque courant a un nombre de places, il n'y a pas une place en plus pour les amis de Ségolène", tout en affirmant "comprendre" la décision de Ségolène Royal de ne pas rejoindre le bureau national du PS.
"Ma nomination serait aussi un symbole", a lancé, de son côté, Kamel Chibli, 32 ans et actuel adjoint au maire de Lavelanet, dans l'Ariège. Vendredi, le jeune élu avait appelé Martine Aubry à "mesurer l'impact du message" que constituerait sa réponse à cette offre.
Les relations entre Martine Aubry et Ségolène Royal, tendues depuis la victoire très serrée de Martine Aubry lors de l'élection à la tête du parti en novembre 2008, s'étaient améliorées progressivement, partageant même la même tribune, fin mai, à Rezé, lors d'un meeting commun avant les élections régionales.
Mais la maire de Lille a reconnu qu'elles se sont "distendues" depuis la parution récente d'un livre évoquant une éventuelle fraude lors de l'élection. "Je ne m'occupe plus des instances nationales du Parti socialiste", avait alors asséné Ségolène Royal.