L'INFO. Après 200 heures de discussions sur 200 articles, le projet de loi Macron arrive (enfin) à son terme. Mardi, en fin d'après-midi, les députés voteront solennellement le texte. Du côté du Parti socialiste, on se veut confiant, même si on est conscient que "ce sera serré". Il va, certes, manquer quelques voix, notamment parmi les frondeurs de la majorité, mais elles devraient être compensées par l'abstention ou le vote "pour" de quelques élus UMP. C'est du moins ce qu'espère l'exécutif, pas aussi rassuré qu'il ne veut bien le dire.
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La loi Macron, c'est 0+0. Nicolas Sarkozy a pourtant été on ne peut plus clair sur le sujet : pas question d'aider la gauche à faire passer sa loi ! Et prière de ne pas lui rappeler qu'il était un fervent partisan du travail du dimanche pendant sa campagne de 2012… En privé, le patron de l'UMP a une façon bien à lui de commenter la loi Macron : il dessine deux ronds avec ses deux mains, comme autant de zéros. Traduction :pour Nicolas Sarkozy, la loi Macron sera inefficace économiquement.
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Un autre argument justifie sa fermeté. Alors que se profilent des élections départementales et régionales qui doivent lui permettre d'engranger des succès et de lancer une dynamique, pas question de donner l'impression que l'UMP est d'accord avec le PS. Le meilleur moyen, selon lui, de faire monter le Front national.
N'en déplaise à Nicolas Sarkozy, certains élus UMP vont pourtant ajouter leurs voix à celles des socialistes. Frédéric Lefebvre, Thierry Mariani (photo) - "oui, je vais voter pour", a-t-il confirmé mardi matin à Europe 1 - et Olivier Carré devraient toutefois se sentir un peu seuls, même si une vingtaine de leurs collègues devraient, eux, s'abstenir. Les gros coups de pression de Christian Jacob, le patron des députés UMP, n'auront pas suffi à les convaincre de se rallier à la position officielle de leur parti.
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"Des mesures qu'un gouvernement de droite aurait pu revendiquer" Hervé Mariton, député de la Drôme, sera aux côtés de ces trois frondeurs de droite. Joint mardi par Europe 1, il explique pourquoi il s'apprête à voter le texte : "la libéralisation des transports par autocar, c'est utile. Cela créera quelques emplois et c'est bon à prendre. La simplification du droit de l'environnement et des conditions de passage du permis de conduire, la privatisation des aéroports de Lyon et de Nice, il y a là un certain nombre de mesures qu'un gouvernement de droite aurait pu revendiquer", a-t-il assuré.
Fort de ce constat, l'ancien candidat à la présidence de l'UMP en tire les conséquences : "il y a des mesures que j'ai moi-même proposées, donc je suis cohérent et je vais voter ce texte. La politique, ce ne doit pas être un théâtre. Est-ce que la politique économique du gouvernement suffit à sortir la France de la crise ? Non, mais nos critiques seront d'autant plus crédibles que je suis capable, aussi, de repérer des mesures utiles et de les voter."