La Droite populaire se distingue une nouvelle fois. Quinze députés de la droite dure ont apporté leur soutien à la "très légitime indignation" des intégristes catholiques qui ont fait parler d'eux en manifestant contre des pièces de théâtre ou des œuvres jugées blasphématoires. Le 25 novembre, ils ont en effet signé un texte de l'un des leurs, Jacques Remiller, intitulé "Christianophobie en orient… mais aussi en occident !" et visible en ligne.
La plupart des signataires sont des députés UMP appartenant à la Droite populaire, comme Lionnel Luca ou l'auteur du texte, député de l'Isère et président du groupe d'études sur le Vatican à l'Assemblée. La liste comprend également deux élus du Mouvement pour la France (MPF).
L'art "irrespectueux"
Le texte de Jacques Remiller s'élève contre le fait que "les chrétiens sont persécutés partout dans le monde" et affirme que "notre pays n'est pas épargné". Le député affirme que "l'Art, qui après avoir été "sacré" pendant plusieurs siècles dans notre pays, est désormais trop souvent irrespectueux de la religion chrétienne".
Il cite notamment la polémique autour du Piss Christ présenté à Avignon, une photo montrant un "crucifix macérant dans un bocal d'urine", une œuvre qui n'avait cependant suscité aucun commentaire lors d'une exposition à Lille en 2008.
Une "légitime indignation"
Jacque Remiller mentionne également, sans les nommer, les "deux pièces de théâtre qui font malheureusement trop parler d'elles". Il s'agit de "Sur le concept du visage du fils de Dieu", de Romeo Castellucci, et de "Golgota Picnic", de Rodrigo Garcia, qui se sont attirées les foudres des intégristes catholiques. Depuis le mois d'octobre, ces ultras emmenés par l'Institut Civitas font en effet tout ce qu'ils peuvent pour perturber les représentations des pièces. Le mouvement a en outre appelé à une "grande manifestation nationale" dimanche à Paris.
Pour les députés signataires, ces manifestants ne font que "clamer leur très légitime indignation", même si certains se sont "sans doute" montrés "excessifs". "Comment pouvons-nous admettre que l'argent du contribuable subventionne grassement des œuvres si contestables ?", s'interrogent les élus.
Une position qui tranche avec celle d'autres figures de l'UMP, comme Christine Boutin, qui a désavoué les intégristes. La présidente du Parti chrétien-démocrate a notamment estimé que la pièce de Romeo Castellucci, "loin de la provocation sacrilège", porte un "message sur la compassion". Sur Paris Premiere, Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, avait quant à lui affirmé ne pas tolérer "qu'on puisse empêcher des spectacles".