"Défiance", "défi", "révolte"… Les membres de la fédération PS du Pas-de-Calais ne sont pas contents, et ils le font savoir. Cette instance locale, mise sous tutelle en juin 2012 par l’état-major national suite à des dysfonctionnements et une enquête judiciaire pour corruption, veut reprendre son autonomie. Son conseil fédéral a donc voté lundi soir à Arras la fin de la tutelle. Sans en prévenir la rue de Solférino, siège du PS.
"A l’unanimité". "C'est un acte de défiance ou de défi. On reprend notre autonomie, notre souveraineté sans demander la permission", a déclaré Vincent Léna, un des quatre dirigeants de la Fédération, la deuxième de France. Cette décision a été prise "à l'unanimité" par le conseil fédéral du Pas-de-Calais, qui a reconduit la direction collégiale de la fédération jusqu'aux européennes, a-t-il ajouté.
"On ne comprenait plus la raison de cette tutelle". "C'est une tutelle qui était devenue humiliante, mais aussi inutile et contre-productive, qui a même pu nous freiner dans notre entreprise de rénovation", a insisté Vincent Léna, "sans cesse renvoyé à un passé dont on n’est absolument pas coupables". "On ne comprenait plus la raison de cette tutelle, d'autant qu'elle ne s'est jamais exercée. On a même manqué de soutien alors qu'on avait de sacrés défis à relever, comme à Hénin-Beaumont. La claque des municipales a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase", a-t-il affirmé.
Rien à voir avec Valls. La décision du conseil fédéral n'a aucun lien avec la nomination de Manuel Valls au poste de Premier ministre, a assuré Vincent Léna, mais a à voir "avec les européennes". "Comme on a vu que le parti risquait d'être un peu dans la tourmente, on a décidé de prendre les devants et notre destin en main", a-t-il expliqué. "C'est un acte de révolte qui a du sens. Nous allons relancer une campagne d'adhésion, notamment auprès des jeunes, qui peuvent se sentir concernés par la progression du Front national", a conclu Vincent Léna.