Le directeur général de la police nationale a ouvert jeudi "une enquête interne" après la divulgation par des élus UMP d'informations en partie erronées sur Ali Soumaré, chef de file PS dans le Val-d'Oise aux régionales.
Cette décision intervient après que plusieurs médias ont révélé que la fiche judiciaire du candidat PS a été consultée entre trente et quarante fois par des policiers.
Une enquête interne en cours
Deux élus UMP du Val-d'Oise, dont Francis Delattre, avaient qualifié en février dernier de "délinquant multirécidiviste" Ali Soumaré, d'origine malienne, en lui imputant notamment une condamnation qui ne le concernait pas. Interrogés sur leur source, les élus s'étaient montrés très évasifs.
Le président de la Commission informatique et libertés (CNIL), Alex Türk, a alors demandé à la direction de la police nationale de chercher des éléments sur l'origine de ces accusations, notamment pour savoir si elles ne proviendraient pas de policiers qui auraient consulté sa fiche STIC (Système de traitement des infractions constatées).
Cette "enquête interne est en cours", a précisé Frédéric Péchenard, le directeur général de la police nationale, qui compte pouvoir fournir une réponse "dans le courant de la semaine prochaine".
Le STIC
"Techniquement, c'est très simple", a-t-il poursuivi, "mais cela peut prendre un peu de temps : je dois faire une réquisition auprès d'un service pour savoir qui s'est connecté" au fichier, a-t-il expliqué.
Une première réponse lui permettra d'obtenir "des numéros et mots de passe", puis il demandera à un second service d'identifier les fonctionnaires correspondant à ces deux éléments.
Le STIC est un fichier de police qui recense toutes les personnes - auteurs présumés, victimes ou simples témoins - impliquées dans des procédures judiciaires.