Ségolène Royal a pris le Parti socialiste de court. L’ancienne candidate à la dernière présidentielle a annoncé lundi soir, par voix de presse, sa participation aux primaires du PS pour la présidentielle de 2012, six mois avant le dépôt officiel des candidatures. Ce n’est pas sans surprise que les réactions ont fusé quelques heures après cette déclaration.
"Il n’y a pas d’illégitimité à sa candidature"
A la direction du parti, l’annonce de Ségolène Royal n’a pas été dénoncée. "Chacun est libre de se présenter", a assuré lundi soir le numéro 2 du PS, Harlem Désir. "Ca ne nous empêchera pas de travailler ensemble avec tous, dans l'intérêt des Français", a-t-il affirmé avant d’ajouter que "les primaires doivent être un succès. Elles doivent permettre la participation la plus large de tous les Français, dans l'unité des socialistes".
Même tonalité pour Sandrine Mazetier, une proche de Dominique Strauss-Kahn et députée à Paris. "Ca démontre que les primaires sont ouvertes à qui souhaite être candidat", a-t-elle analysé sur I-Télé avant de préciser : "Il n’y a pas d’illégitimité à sa candidature". Enfin, a-t-elle indiqué, "si certains veulent anticiper le calendrier, ce n’est pas très grave".
Mais pour le député Michel Sapin, proche de François Hollande, avec cette décision "tout s'accélère".
"Une bonne nouvelle"
La décision de Ségolène Royal réjouit certains socialiste telle que Delphine Batho, députée des Deux-Sèvres et proche de la présidente de la région Poitou-Charentes. Pour elle, sa candidature est "une très bonne nouvelle pour toutes celles et ceux qui veulent que la gauche ne rate pas le rendez-vous de 2012". Et Delphine Batho estime que Ségolène Royal a "un atout considérable" : "le fait qu'elle ait déjà été candidate à l'élection présidentielle (…) car elle a l'expérience d'une campagne au plus haut niveau".
Pour d'autres, le message est différent. C'est le cas de Christian Pierret, candidat à la primaire socialiste. Il s'est dit "réservé" à l'égard de la candidature de Ségolène Royal qui, selon lui, "a avancé sans ligne claire en 2007". Il estime que "c'est justement d'un manque de clarification de notre positionnement politique que nous souffrons. Le PS doit être social-démocrate, sans complexe, sans état d'âme, sans hésitation".
Le pacte en cause ?
A droite, on ironise sur le prétendu "pacte Aubry / DSK / Royal". "On sentait Ségolène Royal désireuse de participer à cette compétition, et je n'ai jamais cru un seul instant que le (prétendu) pacte Aubry / DSK / Royal pourrait tenir", a raillé le porte-parole adjoint de l'UMP, Dominique Paillé.
Un avis qu’est loin de partager Najat Belkacem, secrétaire nationale du PS aux questions de société. "Il n’y a jamais eu de pacte au sens où l’on entend un pacte", a-t-elle assuré avant de signifier que Ségolène Royal "ne renonce à rien".
Enfin, Dominique Paillé a tenu à noter "qu'entre les candidats déclarés et ceux qui le seront dans les prochains mois, il y aura bientôt plus de compétiteurs à la primaire que d'adhérents au PS", s’est-il moqué. A ce jour, Ségolène Royal est la troisième personnalité socialiste à se déclarer, après le député-maire d'Evry, Manuel Valls, et le député de Saône-et-Loire, Arnaud Montebourg.