LA PHRASE - Depuis quelques jours, c’est l’affolement général à droite comme à gauche autour des retraites chapeaux. L’objectif, c’est de ne surtout pas donner l’impression d’avoir couvert ce système. Invité de LCP, le député UMP Lionnel Luca affirme que l’ancien président de la République n’avait pas manqué de s’y attaquer.
"Je voudrais rappeler que c’est avec Nicolas Sarkozy qu’on a commencé à fiscaliser beaucoup plus durement ces retraites chapeaux mais on ne les a pas effectivement supprimées. On peut d’ailleurs s’étonner que la gauche, qui a donné beaucoup de leçons de morale il y a 18 mois, n’ait absolument rien fait en la matière", a-t-il assuré.
>> Dans sa chronique, Laurent Guimier revient sur cette déclaration :
Une réforme dans la douleur. Nicolas Sarkozy a effectivement été le premier à s’en prendre aux retraites chapeaux. En octobre 2010, les parlementaires sont réunis pour le vote du budget. Certains députés de droite réclament alors un amendement permettant de "limiter les montants des retraites chapeaux à 30% du montant de la rémunération de la dernière année d’exercice". Une mesure que le gouvernement juge trop sévère. Comme Pierre Moscovici aujourd’hui, le ministre du budget de l’époque François Baroin préfère l’autorégulation. Députés et ministres s’écharpent sur le sujet pendant plusieurs semaines.
Malgré cela, le texte final du budget entérine pour la première fois une hausse de la taxation de ces retraites chapeaux. Elles sont surtaxées à 7% par mois pour les petites retraites et à 14% au-delà. L’année suivante, cette taxation est de nouveau alourdie. Il est donc vrai de dire que les premiers coups ont été portés sous le quinquennat précédent. Mais contrairement à ce qu’affirme Lionnel Luca, la fiscalisation de cette pension s’est faite difficilement.
Poursuivre le mouvement. Les premières mesures fiscales sous François Hollande datent de la fin du mois de juillet 2012. Les parlementaires continuent le travail enclenché par les députés de droite. Ils votent une nouvelle surtaxe. A cette époque, alors que la gauche détricote à grande vitesse les mesures Sarkozy, elle épargne néanmoins les retraites chapeaux alors qu’elle aurait pu les supprimer, au même titre que le bouclier fiscal.
ALORS VRAI OU FAUX ? La gauche a poursuivi la surtaxe des retraites chapeaux. En revanche, elle n’a pas mis fin à ce système quand elle en a eu l’occasion.