L’INFO. Dimanche, deux sénateurs FN ont été élus au Sénat, une première dans l’histoire. Le Front national y voit déjà une étape décisive dans son opération de dédiabolisation. En revanche, pour le chef de l’Etat, l’échec est cuisant, bien qu’attendu. Dans la foulée de la déroute des municipales, la ville de Marseille s’est ainsi offerte au frontiste Stéphane Ravier, rassembleur au delà même de l'extrême droite. Et en plus, le gênant Jean-Noël Guérini a, lui, réussi à conserver son siège.
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"Le mot débâcle est le bon terme". Pour les militants socialistes, c’est un lent déclin qui continue. Après la déroute aux municipales, Stéphane Ravier a pu profiter de la division de la gauche pour emporter un siège de sénateur. "Le mot débâcle est le bon terme selon moi. Une débâcle humiliante aux municipales qui permet à Stéphane Ravier d’être maire, puis maintenant sénateur. À partir du moment où on s’entretue pour chercher un chef, le Parti socialiste a une responsabilité. La scission du PS favorise le FN au vu des réalités sociales", regrette Jonathan, l'un d'entre eux.
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"Le FN prend plus de voix au PS qu’à l’UMP". Une "réalité sociale" criante dans le fief du sénateur FN, un secteur miné par le chômage où les électeurs de gauche déçus par la politique menée par l’exécutif sont tentés par le FN. C’est ce que constate Sofiane, un militant PS : "il y avait un potentiel pour que cette ville bascule à gauche. On n’a pas su convaincre les Marseillais. On voit que le pouvoir d’achat est de plus en plus faible. On voit que l’échec scolaire augmente. Le FN prend plus de voix au PS qu’à l’UMP. J’ai vu aussi beaucoup de gens d’extrême gauche basculer vers le FN". Pour ces militants, il faudrait donc remettre un coup de barre à gauche pour éviter une dispersion des