"D'un seul coup, on n'est plus rien", ont raconté des ministres qui se sont retrouvés, en quelques minutes, évincés d'un gouvernement. Pour faire passer la pilule, Nicolas Sarkozy a donc décidé de recevoir les recalés du gouvernement, remanié dimanche.
Borloo pour déjeuner
Le président a donc déjeuné, jeudi, avec son ancien ministre de l'Environnement Jean-Louis Borloo, qui a refusé d'intégrer la nouvelle équipe gouvernementale, après avoir fait figure de favori pour Matignon. L'entretien entre les deux hommes s'est déroulé autour d'un déjeuner et a duré près de deux heures. L'Elysée s'est refusé au moindre commentaire sur la teneur des discussions.
Deux autres ministres qui n'ont pas été reconduits, Eric Woerth et Fadela Amara sont également passés par l'Elysée, dans la journée.
Une entrevue avec le ministre de la Défense sortant Hervé Morin, qui s'est montré très critique après son éviction, a été reportée à la semaine prochaine où le président devrait recevoir deux autres recalés du gouvernement : Hervé Novelli et Marc-Philippe Daubresse, fraîchement élus secrétaires généraux adjoints de l'UMP.
Apaiser les frustrations des centristes
L'objectif de ces rencontres est aussi d'apaiser les centristes qui se considèrent comme les grands perdants du remaniement et dont Jean-Louis Borloo, Hervé Morin et Marc-Philippe Daubresse font partie.
Au lendemain de son éviction, Jean-Louis Borloo avait d'ailleurs réuni plusieurs représentants de la famille centriste qui l'ont chargé d'animer une coordination politique visant à mieux faire entendre leur voix dans la majorité.
L'enjeu en est une éventuelle présence du centre droit à la présidentielle 2012 qui irait contre la volonté de Nicolas Sarkozy, partisan d'une candidature unique à droite au premier tour.