François Bayrou a ironisé dimanche sur les réserves de Nicolas Sarkozy concernant un éventuel financement intégral des campagnes pour Olivier Besancenot, Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen. "Je pense que Nicolas Sarkozy n'a pas réfléchi une minute avant de prononcer cette phrase car sa déclaration ne tient pas debout. Prétendre qu'en démocratie, il faudrait exclure du financement public les opinions avec lesquelles on est en désaccord, c'est tout de même fort de café", a réagi le candidat du MoDem en déplacement à La Réunion.
"Alors je lui rappelle que ce principe qu'il semble contester, cela s'appelle la démocratie. La démocratie, cela consiste à accepter que s'expriment des opinions même quand on est en désaccord avec elle", a-t-il asséné.
"Ce serait plutôt une déresponsabilisation"
Interrogé dans Le Journal du Dimanche sur le projet de référendum sur la moralisation de la vie publique proposé par François Bayrou, Nicolas Sarkozy explique y être favorable sur le principe, mais que tout dépendait de la question.
"Ainsi", explique-t-il, "je suis réservé sur le financement intégral des campagnes par le contribuable (l'une des propositions proposée au référendum par le leader centriste, ndlr). On va demander de l'argent pour que M. Besancenot puisse insulter la société, pour que M. Mélenchon puisse accabler les institutions, pour que Mme Le Pen puisse défendre ses idées? C'est cela la moralisation? Ce serait plutôt une déresponsabilisation. Les lois sont précises. La limitation des dépenses est aujourd'hui drastique, par rapport au passé. Rien ne passe dans le filtre, tout est vérifié", a fait valoir le président-candidat UMP.