Au soir du premier tour des élections départementales, Manuel Valls s'est allumé un cigare. Il ne fume quasiment jamais mais là, c'était différent. Quand il a découvert le score du Front national – plus bas que ce que prévoyaient les sondages – il a juste voulu savourer, persuadé que sa campagne de stigmatisation contre le FN avait payé. Une semaine après l'épisode du barreau de chaise, le nuage de satisfaction s'est dissipé. Déroute électorale, petite baisse dans les sondages, critiques à répétition de son propre camp… Bref, Manuel Valls a passé une mauvaise semaine.
• Acte I : la débâcle a finalement eu lieu aux départementales
Deuxième tour et deuxième allocution du Premier ministre. Oubliez les airs satisfaits de semi-victoire du premier tour. Cette fois, Manuel Valls assume la défaite, regrettant "le score beaucoup trop élevé pour l'extrême-droite" et évoquant un "bouleversement durable" du paysage politique français. La débâcle se traduit en chiffres : la gauche perd 28 départements et n'en préside plus que 34. Une déroute également financière pour le parti de la rose, qui s'établit à 1.229.000 euros de manque à gagner chaque année.
• Acte II : des critiques pleuvent de tous les côtés
Au lendemain d'une défaite, qu'elle soit sportive ou politique, il existe une coutume : trouver un responsable. Pour ses adversaires politiques, Manuel Valls était une proie facile. Allumé par Marine Le Pen, critiqué par Nicolas Sarkozy, le Premier ministre a dû essuyer aussi quelques volées de bois vert… de son propre camp. Dans Les Echos, l'ancien ministre de l'Economie Arnaud Montebourg s'en est pris aux "politiques absurdes" qui "portent la responsabilité de l'augmentation du chômage". Dans les colonnes de L'Obs, l'actuelle Garde des Sceaux, Christiane Taubira, a quant à elle épinglé la gauche "gestionnaire". Dur à avaler.
• Acte III : une popularité qui en prend un coup
Le Premier ministre s'est démené pour cette campagne électorale. Le PS largement battu, Manuel Valls en a logiquement subi les conséquences. Dix points en moins dans les sondages, l'addition est salée. Selon un sondage YouGov pour le Huffington Post et iTELE, réalisé entre les deux tours, sa cote de popularité a donc chuté à 29%. Un autre baromètre (CSA pour Les Echos et Radio Classique) le donne à 37% d'opinions favorables. Pas vraiment de quoi fouiller dans sa boite de Havane et s'allumer un deuxième cigare.
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