>> L'INFO. Après l'échec de la médiation Juppé, certains députés fillonistes, à l'instar de Lionel Tardy, appellent à la scission du groupe UMP à l'Assemblée nationale. Cette question sera débattue mardi matin, lors d'une réunion de crise entre François Fillon et les parlementaires qui le soutiennent. Et la décision pourrait être annoncée dans la foulée.
• Lionel Tardy à la manoeuvre. "Toutes les conditions sont réunies pour qu'il y ait une scission au sein du groupe UMP à l'Assemblée". "Je souhaite qu'au minimum, il y ait un groupe différent de celui de Jean-François Copé à l'Assemblée nationale, a déclaré, dimanche soir, Lionel Tardy, soutien de François Fillon.
• Jacob en opération dissuasion. Le patron du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Christian Jacob, juge cette proposition insensée. "Créer un groupe parlementaire UMP (NDLR : propre à Fillon), ce serait prendre la responsabilité de faire exploser le parti. Ce serait suicidaire", a prévenu, dimanche soir, ce très proche de Copé.
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• Les pour, les contre. Pour constituer un groupe autonome à l'Assemblée, les fillonistes doivent rassembler au minimum 15 députés. Rien d'insurmontable, selon Lionel Tardy. "Il y aura énormément de monde, sans doute plus de monde qu'avec Jean-François Copé", fanfaronne même le député. D'ici mardi, il va surtout falloir convaincre. Damien Meslot, député UMP du Territoire de Belfort, ne veut pas en entendre parler. "La scission au sein du groupe UMP à l’Assemblée Nationale impliquerait une explosion de notre mouvement et ce serait le meilleur cadeau que l’on pourrait faire à l’extrême droite", a déclaré l'élu, lundi matin. D'autres n'écartent pas cette hypothèse. "Je discute actuellement avec ceux qui me sont proches", a confié lundi le député UMP pro-Fillon Michel Piron, en chiffrant leur nombre à au moins 15 à 20 députés.
>> LES ENJEUX
• Le scénario. Dans le camp Fillon, on imagine déjà l'image à l'Assemblée. D'un côté, le groupe UMP présidée par Jean-François Copé, de l'autre, le canal dissident avec François Fillon et ses troupes. Reste que les dissidents auront des moyens limités. Car un nouveau groupe parlementaire doit attendre le début de la session ordinaire suivante pour jouir pleinement de ses droits à l'Assemblée. Les dissidents fillonistes devraient donc attendre octobre 2013 avant de pouvoir disposer d'une journée pour défendre leurs propositions de lois au sein du Palais Bourbon.
• L'argent, nerf de la guerre. Derrière la création d'un groupe dissident à l'Assemblée, il y a une question d'argent. D'ici vendredi, chaque député doit déclarer à quel groupe parlementaire il adhère. Or, chaque parlementaire rapporte 42.000 euros par an à sa formation politique. Si une centaine de parlementaires décidaient de suivre François Fillon, ce serait un manque à gagner de 4 à 5 millions pour le parti, alors que l'UMP est déjà lourdement endetté. En 2013, le financement public du parti va passer d’un peu plus de 30 millions d’euros par an, à environ 20 millions.