L'INFO. La motion de censure de l'UMP sera examinée mercredi dans l'Hémicycle et présentée par le patron du parti, Jean-François Copé. Avec cette initiative, le député-maire de Meaux entend se poser en premier opposant au gouvernement et pousser l'avantage que lui confère sa fonction de président de l'UMP face à François Fillon. Une stratégie qui n'a pas échappé aux soutiens de l'ancien Premier ministre. Afin de ne pas apparaître comme le mouton noir qui brise l'unité du parti, aucun député UMP ne devrait prendre le risque de ne pas voter la motion. Pour autant, l'initiative prise par le patron de l'UMP ne plaît pas à tout le monde. Et les députés récalcitrants n'hésitent pas à le faire savoir. Florilège.
Ils ne l'ont pas signée. Sur les 195 membres du groupe UMP et apparentés, 145 députés ont apposé leur signature à la motion de censure. Parmi les non-signataires, on trouve beaucoup de fillonistes. De Jérôme Chartier à François Baroin, en passant par Laurent Wauquiez ou encore Christian Estrosi.
Une mise à l'écart des fillonistes ? C'est ce qu'a laissé entendre Christian Estrosi. Sur LCI, mardi matin, le député-maire de Nice a ainsi expliqué qu'il n'avait pas signé la motion de censure pour la simple et bonne raison … qu'il n'avait pas été consulté. "Nous sommes plusieurs dizaines de députés UMP qui n’avons pas été sollicités - c’est une bizarrerie - qui n’avons pas été consultés sur le sujet", a assuré l'ancien ministre en charge de l'Industrie. "Ça fait partie des choses qui, quelques fois, me surprennent dans notre appareil politique". Et Christian Estrosi d'enfoncer le clou : "Même ceux qui ont été sollicités m’ont fait part de leur surprise de l'avoir été au coin d’une table, sans qu’on en parle globalement". Un argument balayé par les copéistes. "C'est faux, Copé en a parlé au bureau politique", avait défendu lundi Roger Karoutchi, face aux critiques naissantes sur l'opportunité et le timing d'une telle motion.
Je voterai la motion de censure mais je regrette de ne pas avoir été sollicité pour la signer. L'essentiel reste notre combat pour la France— Christian Estrosi (@cestrosi) 19 mars 2013
Fillon critique le calendrier. Lundi, Valérie Pécresse, filloniste de la première heure, avait renvoyé Jean-François Copé dans ses cordes de meilleur opposant. Cette motion de censure, "à elle seule, ne pourra pas restaurer la crédibilité de l’UMP". "Le débat d’idées doit avoir toute sa place dans l'UMP", chacun ayant "sa pierre à apporter", avait déclaré lundi la députée des Yvelines à Public Sénat. Mardi matin, dans une interview au Figaro, c'est François Fillon qui affichait à son tour sa réserve sur le calendrier retenu par le président de l'UMP. "Le moment de vérité, ce sera juin, quand le gouvernement devra présenter son plan de redressement à la Commission de Bruxelles (…) Il aurait peut-être été plus judicieux de déposer cette motion en juin". A l'UMP, c'est toujours entre Borsalino et le Parrain",semble t-il, comme le confiait François Baroin, le 6 mars.