La nouvelle vague rose

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La gauche obtient 54,12 %, un record depuis 1981. La droite gagne l’Alsace, la Réunion et la Guyane.

Il n’y a pas de grand Chelem, mais la victoire de la gauche dimanche au second tour des régionales est tout de même sans appel. Selon les chiffres officiels de la France métropolitaine et de la Réunion, le Parti socialiste et ses alliés recueilleraient au niveau national 54,12 %, un record depuis les législatives de 1981, contre de 35,53 % des voix pour la majorité présidentielle. Le tout dans un contexte d’abstention, aux alentours de 49%, moindre qu’au premier tour, mais largement plus forte qu’au même stade en 2004 (34,32%).

graphique résukltas second tour régionales

Pour autant, au niveau du nombre de régions, le rapport de force reste le même, puisque la droite présidera, comme en 2004, trois régions sur 26. En France métropolitaine, l’UMP conserve le bastion alsacien, mais perd la Corse. Concernant les DOM-TOM, la Réunion et la Guyane basculent de gauche à droite. Tous les autres conseils régionaux seront présidés par la gauche.

Le FN, l'autre vainqueur

L’autre grand vainqueur du scrutin est le Front national. Le parti d’extrême-droite améliore son score dans toutes les régions où il est parvenu à se maintenir. Surtout, Jean-Marie Le Pen obtient 22,87 % en Provence-Alpes-Côte d’Azur, alors que sa fille Marine enregistre 22,20 % en Nord-Pas-de-Calais, deux points seulement derrière l’UMP Valérie Létard.

Au soir du premier tour, la droite peinait à reconnaître la défaite. Une semaine plus tard, le ton a radicalement changé, comme le montre l’allocution de François Fillon. "Nous n’avons pas su convaincre", a admis le Premier ministre. "J’assume ma part de responsabilité dans les résultats de ces élections, et je l’évoquerai demain (lundi) avec le président de la République". La thèse d’un remaniement sort renforcée de cette déclaration.

Regardez l'allocution de François Fillon :

Le retour de Royal

A gauche, on cible un vote sanction contre la politique de Nicolas Sarkozy. "Les Français ont exprimé leur rejet de la politique du président de la République et du gouvernement", a estimé Martine Aubry, première secrétaire du PS. "Ils ont sanctionné une politique injuste de cadeaux fiscaux pour les plus privilégiés au détriment de l'emploi et du pouvoir d'achat aux salariés et aux retraités. Je le dis au président de la République et au gouvernement. Entendre ce soir les Français, c'est changer profondément de politique".

Le discours de Martine Aubry :

Sur le plan personnel, le scrutin marque le retour au premier plan de Ségolène Royal. Réélue en Poitou-Charentes avec 60,61 % des voix face au ministre des Transports Dominique Bussereau, l’ancienne candidate à l’élection présidentielle a tout pour revenir dans le jeu au niveau national. A gauche, seul martin Malvy, réélu en Midi-Pyrénées avec 67,77 % des suffrages, fait mieux qu’elle.