Mine de rien, c’est avec une vieille tradition que renoue François Hollande en passant la nuit à la préfecture de Côte-d’Or. Le chef de l’Etat inaugure lundi et mardi à Dijon un nouveau format de déplacement en province qui, long de deux jours, doit le rapprocher des Français et soigner ainsi une impopularité persistante. Et pour passer la nuit, il a préféré ce bâtiment public à un hôtel.
>>> Quelques jours avant la visite présidentielle, Europe 1 a pu visiter les lieux.
Un décor rustique. "On voit qu’un président n’a pas dormi dans les lieux depuis longtemps", confie à Europe 1 un employé de la préfecture, installée dans l’Hôtel Bouhier de Lantenay, construit à la fin du 18e siècle. Et en effet, rien ne semble avoir été refait depuis les années 1970. La chambre présidentielle présente ainsi un cadre désuet, avec une tapisserie bleue un peu usée, du mobilier rustique, un prie-Dieu et, dans la salle de bain, du carrelage turquoise pour le moins daté.
Sur les traces d’ex-présidents… et de Napoléon. Le premier à avoir séjourné dans la chambre présidentielle n’est autre que Napoléon, du 7 au 9 mai 1800. Depuis, nombre d’autres ont suivi, dont, pour la 5e République, Charles de Gaulle, Valéry Giscard d’Estaing et Jacques Chirac. A noter que Helmut Kohl, alors chancelier allemand, a également passé la nuit à l’Hôtel Bouhier de Lantenay en 1996.
Un lit format "de Gaulle". Grâce au passage de ces glorieux anciens, François Hollande est certain d’être à l’aise dans sa couche. Car il dormira dans un lit de plus de 2,5 mètres de long, fabriqué spécialement pour la venue du général de Gaulle en 1959. Mais le créateur de la 5e République pointait à 1,96m sous la toise, alors que la taille (officielle) de François Hollande est de 1,74 m.
Hollande, un hôte peu exigeant. Hormis un cuisinier, dépêché sur place, François Hollande n’a rien réclamé pour son déplacement. "Je peux vous dire une chose, c’est que le président n’a pas demandé de choses particulières", confirme à Europe 1 Annie Quillot, secrétaire particulière du préfet, qui travaille dans les murs depuis 35 ans. "Il n’a rien voulu qu’on achète. Nous avons juste refait la poussière à fond, mais il n’y a rien de spécial qui a été demandé. Rien du tout", insiste-t-elle.