Le chef de l’Etat a dans l’ensemble dit vrai mardi soir à l’Elysée.
Pendant 144 minutes, François Hollande n’a pas été avare de chiffres et d’affirmations en tous genres mardi soir, lors de sa première grande conférence de presse à l’Elysée.
>>> Laurent Guimier a vérifié si le chef de l'Etat s'est accommodé ou non de la réalité :
>>> Et dans le détail, ça donne :
• La TVA sur la restauration
La phrase. "Ce sera 10%. Et c’est d’ailleurs autour de 10% que se trouvent les taux de TVA sur la restauration de tous les pays européens."
Vrai. Même avec cette hausse de 7 à 10%, les restaurateurs français restent bien lotis par rapport à leurs voisins européens. Ils étaient dans le Top 3 des pays où il fait bon cuisiner, ils resteront dans le Top 10. La moyenne européenne de la TVA sur la restauration tourne en fait autour de 10%. Il y a donc de la marge.
• Un million de chômeurs en plus sous Sarkozy
La phrase. "Il y a eu un million de demandeurs d'emploi supplémentaire sur le précédent quinquennat".
Vrai. Ce chiffre spectaculaire correspond à la réalité en termes d’inscriptions à Pôle emploi entre mai 2007 et mai 2012, si l’on parle des personnes sans emploi ou à activité très réduite. En revanche, si l’on ne parle que des chômeurs sans activité, la hausse est de "seulement" 500.000 en cinq ans. Le chef de l’Etat a donc eu raison de parler de "demandeurs d’emplois" et non de "chômeurs", ce qui aurait été factuellement faux.
• Des remaniements dès les premières semaines
La phrase. "Si je regarde la chronique de tous les gouvernements qui se sont constitués depuis 30 ans, ce n'est pas celui là qui obtiendrait le record ! Il y a même eu des remaniements dans les premières semaines après une élection présidentielle".
Faux. François Hollande exagère largement quand il parle de remaniement dès les premières semaines. Aucun gouvernement n’a subi de changement de grande ampleur dans un laps de temps si court. Il y a bien eu des départs précipités, mais ils étaient le fait d’initiatives individuelles. On pense notamment au professeur Schwartzenberg en 1988 ou Jean-Jacques Servan-Schreiber en 1974, virés pour avoir brisé la solidarité gouvernementale...