Une seule phrase a réussi à museler tous les autres débats en Languedoc-Roussillon. Fin janvier, Georges Frêche qualifie dans l'ExpressLaurent Fabius, né dans une famille juive, de "tronche pas catholique" et la polémique est lancée. Le PS lui retire alors son soutien et présente à sa place Hélène Mandroux, la maire PS de Montpellier, et une liste de dernière minute.
Quatre listes à gauche
Au final, quatre listes de gauche sont en lice pour le scrutin de mars et les sondages donnent Georges Frêche gagnant dans tous les cas de figure : triangulaire avec la droite et les écologistes, avec la droite et le PS ou duel gauche-droite.
L'homme fort de la région, qui a fait de l'anti-parisianisme son fond de commerce électoral, a même remercié Martine Aubry, après avoir vu son score progresser dans les études d'opinion depuis le lancement des manoeuvres pour le destituer, début février.
Le programme de Frêche
En guise de programme, le président sortant brandit le classement des meilleures gestions régionales réalisé par le magazine Challenges, où le Languedoc-Roussillon obtient trois étoiles. Après avoir "fait une ville", Montpellier, dont il a été maire de 1977 à 2004, il réclame aux électeurs six ans de plus pour "faire une région", qu'il a ravie à la droite, alliée pendant une mandature au Front national, en 2004.
Face à lui, une droite divisée
La droite justement se présente en Languedoc-Roussillon également divisée. L'ancien député de la majorité présidentielle Christian Jeanjean, qui se définit lui-même comme le "Georges Frêche de la droite", dirige une liste pour défendre "les idées libérales de tolérance de la droite" face à l'UMP Raymond Couderc.
Au centre, le bras de fer entre François Bayrou et la tête de liste régionale, Marc Dufour, a tourné au fiasco pour le MoDem, qui ne présentera aucun candidat en Languedoc-Rousillon.
Europe Ecologie veut jouer les arbitres
Les dirigeants d'Europe Ecologie, qui espère s'enraciner comme la troisième force politique française derrière l'UMP et le PS, voient le Languedoc-Roussillon comme un laboratoire. "Il faut à la fois battre l'UMP et changer la gauche sur le fond et dans ses pratiques", explique Jean-Louis Roumégas, qui dénonce le projet "libéral" de Georges Frêche, coupable à ses yeux d'avoir "sinistré" la région à force de "clientélisme".
Y-a-t-il eu suffisamment de débats dans la campagne ?