Après la séquence internationale du président de la République, les projecteurs seront braqués cette semaine sur le Premier ministre. Le calendrier social présenté la semaine dernière en Conseil des ministres débute mardi avec l'ouverture du sommet social à Matignon. Jean-Marc Ayrault y recevra les partenaires sociaux.
Une grande conférence sociale le 14 juillet
Avec ses ministres, Michel Sapin (Travail), Marylise Lebranchu (Réforme de l'Etat) et Marisol Touraine (Affaires sociales), les syndicats et le patronat, Jean-Marc Ayrault préparera le rendez-vous de Matignon, début juin. Une première étape avant la grande conférence sociale prévue le 14 juillet à l'Elysée.
"Il n'est pas question de faire des shows, des sommets sociaux qui durent une heure ou deux" mais de préparer cette "grande conférence sociale" sur l'emploi, les salaires, les conditions de travail, les retraites, avait précisé le Premier ministre la semaine dernière.
Des promesses coûteuses à tenir
"Je lui souhaite bien du plaisir !", lâchait en privé un ministre. Ces rencontres ne seront en effet pas une sinécure : Jean-Marc Ayrault devra répondre rapidement à deux promesses coûteuse de la campagne de François Hollande. Le socialiste a promis d'adoucir la réforme des retraites de 2010 et d'augmenter le salaire minimum.
Mais faute de marge de manoeuvre financière, la hausse du Smic devrait être contrôlée et le nombre de personnes qui pourront de nouveau partir en retraite à 60 ans limité. D'autant qu'en arrière-plan, cet agenda ambitieux est déjà émoussé par la perspective d'une vague de plans sociaux.
La méthode Ayrault devra donc faire ses preuves dans un contexte difficile. Après cinq ans de sarkozysme, le Premier ministre, qui a débuté avec une cote de popularité record, retrouve une position en première ligne. Le nouvel hôte de Matignon retrouve ainsi son rôle traditionnel sous la Vè République : fusible de l'action gouvernementale.
La "méthode Ayrault"
"J'impulse, je délègue, je tranche", explique le Premier ministre. Et justement, la méthode de Jean-Marc Ayrault contraste avec celle de son prédécesseur. "Avec François Fillon c'était causerie au coin du feu, et on savait que le pouvoir était à l'Elysée", raconte un patron de syndicat au micro d'Europe 1. Un procédé nouveau donc, que les syndicats trouvent aussi "plus sain". "Je sens un dialogue social normal", confie avec un sourire, Jean-Claude Mailly de Force Ouvrière.
"En matière de dialogue social, ce quinquennat est placé sous le signe de la démocratie sociale : ça change du "j'écoute mais je ne tiens pas compte" du quinquennat précédent !", a lancé Guillaume Bachelay, mardi, sur Europe 1. "J'ajoute que cette journée marque la concrétisation de l'engagement 55 de François Hollande : la démocratie sociale", a-t-il conclu.