Mal en point dans les sondages, le chef de l'Etat va-t-il trouver son salut grâce à l'international ? Le plan d'aide de 158 milliards d'euros sauvant la Grèce de la faillite reprend dans les grandes lignes le projet élaboré mercredi par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel à Berlin. Au lendemain d'un accord qu'il a lui-même qualifié d'"historique", le président de la République, particulièrement engagé dans ce dossier, est encensé à droite.
La droite salue son "héros"
Jean-François Copé a été le premier à tresser des lauriers à Nicolas Sarkozy. Saluant l'accord trouvé par les dirigeants de la zone euro "sous l'impulsion décisive du président Sarkozy", le patron de l'UMP estime que ce dernier "a une nouvelle fois fait preuve de sa réactivité, de sa capacité de rassemblement, d'entraînement et de sa détermination pour sauver la Grèce et l'ensemble de la zone Euro". Un enthousiasme partagé par la ministre du Budget Valérie Pécresse, qui a estimé vendredi que ne pas sauver la Grèce aurait coûté "plusieurs milliards d'euros par an" à la France.
Mais l'hommage le plus appuyé est celui de François Baroin. "C'était un vrai rendez-vous d'histoire. Vous me permettrez de saluer la dimension, l'énergie, l'impulsion et le sens du mouvement que le président de la République a eu depuis mercredi dans ses discussions avec la chancelière (Angela Merkel) et hier avec l'ensemble des chefs d'Etat et de gouvernement", s'est félicité le ministre de l'Economie vendredi.
Embellie pour le couple franco-allemand ?
A gauche, si certains se "réjouissent" qu'un accord ait été trouvé pour sauver la Grèce de la faillite, beaucoup pointent du doigt un couple franco-allemand qui "ne fonctionne pas" et "une réaction tardive", minimisant ainsi le rôle du chef de l'Etat dans ce dossier.
Mais Nicolas Sarkozy entend bien capitaliser sur l'accord trouvé, qui semble bien avoir redonné, au moins le temps d'un sommet, des couleurs au couple franco-allemand, déterminant jeudi soir. Le chef de l'Etat et Angela Merkel n'en resteront d'ailleurs pas là et compte proposer, avant la fin de l'été, des solutions pour améliorer la gouvernance de la zone Euro.
A l'issue du sommet de Bruxelles, Nicolas Sarkozy a même eu droit à un hommage de la chancelière, suffisamment rare pour être signalé. "Je voudrais remercier le Président français Nicolas Sarkozy avec qui j'ai passé hier sept heures", a-t-elle déclaré. " Il n'y a eu ni vainqueur, ni vaincu", a toutefois voulu rappeler l'intéressé avant de rejoindre Paris. Mais Nicolas Sarkozy sait surtout que cette diplomatie de l'"initiative" française l'aidera à se replacer sur la scène européenne.